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L’enquête change de dimension

Publié le 10.12.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Football » Les conditions de l’attribution de la Coupe du monde 2022 vont passer sous la loupe d’un juge d’instruction.

Un coup d’accélérateur, pour une affaire politiquement sensible: après trois ans d’investigations, l’enquête sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar a changé de dimension. Un juge d’instruction a en effet été saisi. Le Parquet national financier (PNF), jusqu’à présent chargé de l’enquête, lancée en 2016, a indiqué hier à l’AFP avoir ouvert «récemment» une information judiciaire pour des faits de «corruption active et passive», «recel» et «blanchiment». L’ouverture de cette information judiciaire, révélée par Mediapart, vise à faire la lumière sur les conditions dans lesquelles la FIFA a confié au Qatar l’organisation de la Coupe du monde 2022 le 2 décembre 2010.

Elle survient près de six mois après l’audition de Michel Platini, placé en garde à vue dans les locaux de l’office anticorruption (OCLCIFF), mais aussi de l’ancienne conseillère sport de Nicolas Sarkozy, Sophie Dion, et de l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, entendu lors d’une audition libre. L’ancienne star du football français, vice-président de la FIFA et président de l’UEFA lors de l’attribution du Mondial 2022, avait notamment été interrogée sur les raisons de son vote en faveur du Qatar.

Au cœur des soupçons: une réunion organisée au palais de l’Elysée le 23 novembre 2010, à laquelle ont participé le président Nicolas Sarkozy, mais aussi Tamim ben Hamad al-Thani – alors prince héritier du Qatar devenu émir en 2013 – et Michel Platini. Les enquêteurs se demandent si l’objet de ce déjeuner, organisé neuf jours seulement avant le scrutin, n’était pas de faire basculer le vote de Platini, longtemps acquis à la candidature américaine, et si des contreparties ont eu lieu en échange de ce vote.

Le choix du Qatar pour l’organisation du Mondial 2022 avait créé la polémique, les températures caniculaires dans le richissime émirat gazier rendant en été la pratique du football difficile voire impossible. Comment expliquer le vote en faveur du Qatar? En octobre 2015, l’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter, mis en cause dans le vaste scandale de corruption du FIFAgate, avait fait état d’une «interférence gouvernementale» du président Nicolas Sarkozy. ats

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