L’éolien n’a pas de sens en Suisse
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Dans sa lettre de lecteur du 13 janvier, M. El Hayek demande que le débat énergétique porte sur des faits: d’abord M. El Hayek est chef de projet chez Suisse Eole, bien qu’il ne juge pas utile de le mentionner. Ensuite, quand il y a du vent en Suisse, il y en a au moins autant en Europe. Les dizaines de milliers d’éoliennes font alors déborder le réseau électrique européen. L’offre excédant la demande, les groupes électriques suisses importent du courant à prix cassé.
En conséquence, les jours de vent, nous ne manquerons pas d’électricité, car nous pouvons acheter du courant bon marché, tout en soulageant le réseau de nos voisins, ravis d’éviter un ruineux découplement des éoliennes. Ce courant partiellement issu de l’éolien ne sera pas moins renouvelable que celui produit en Suisse si nous développons les énergies intermittentes, qui impliquent forcément un réglage au gaz. Le renforcement prévu du réseau électrique va encore faciliter cette possibilité à l’avenir.
En revanche, l’éolien produit en Suisse coûtera très cher, qu’il soit prépayé ou pas, du fait de l’absence de vent fort et régulier. Donc, subventionner 700 éoliennes supplémentaires chez nous serait inefficace, sauf pour M. El Hayek et ses partenaires.
Nous devons investir en tenant compte de nos objectifs prioritaires: gérer les épisodes de froid anticycloniques sans vent pour sécuriser notre approvisionnement, décarboner notre mix, limiter la hausse du prix de l’électricité. Comment? Soutenir les renouvelables thermiques, l’optimisation de l’hydraulique et du pompage, l’isolation des bâtiments, inciter l’achat de voitures légères à petit moteur.
Olivier Bays, vice-prés.
assoc. Non au parc éolien
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