La Liberté

L’interdisciplinarité: une nécessité

Astrid épiney

Publié le 24.06.2019

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Opinion

Que ce soit au niveau national, européen ou mondial, nous devons relever toute une série de défis, afin de permettre un développement durable tant écologique qu’économique et social. Sont touchés des domaines très différents, tels que la protection de l’environnement et du climat, la cohésion sociale, les implications sociétales de la numérisation, les questions liées au vieillissement, les flux migratoires ou la protection des droits humains et de l’Etat de droit, ainsi que la paix en Europe et dans le monde.

Les réponses doivent, bien sûr, être développées dans le cadre du discours sociétal et politique tout en respectant les procédures démocratiques. Mais, surtout, il est impératif d’analyser les questions posées en détail sous leurs différentes facettes. En effet, les grands défis actuels présentent une particularité commune: leur compréhension, et donc l’élaboration de possibles solutions, nécessite l’implication de plusieurs disciplines scientifiques. Ainsi, il n’est pas possible de protéger de manière efficace l’environnement en se limitant aux sciences exactes, sans prendre en compte les sciences humaines. De même, la numérisation n’est pas seulement un phénomène technologique, mais transforme, du moins en partie, le fonctionnement de nos sociétés, et la lutte contre les extrémismes nécessite des mesures économiques, «techniques» et sociétales.

Toutefois, dans la formation et la recherche, s’accentue plutôt une tendance à la spécialisation. Il est ainsi parfois proposé que les universités se spécialisent dans quelques domaines scientifiques précis, afin de pouvoir se concentrer sur des points forts (et devenir ainsi «meilleures» que d’autres).

Dans ce contexte, le coût (élevé) d’une université complète est souvent pointé du doigt. Au sein même des formations universitaires, la place d’autres disciplines que la branche principale ou unique est souvent limitée. Ces tendances ne tiennent donc pas compte du fait que seule une ouverture vers d’autres disciplines et un travail interdisciplinaire est à la hauteur des grands défis contemporains.

Sous cet angle, la formation gymnasiale, dont le but est précisément d’assurer une formation «généraliste», est en fait très moderne, puisqu’elle permet aux étudiants de développer une compréhension de plusieurs disciplines, assurant ainsi une certaine culture générale. De même, une université dite «complète», qui réunit en son sein différents domaines et disciplines couvrant tant les sciences humaines et sociales que les sciences dites exactes et la médecine, permet et facilite ce travail interdisciplinaire dans la recherche ou l’enseignement.

Ainsi, ces formations «généralistes» et les universités couvrant plusieurs disciplines offrent un cadre pertinent pour former les jeunes qui seront appelés à contribuer à élaborer des réponses aux grandes questions qui se posent. C’est pourquoi il est de la responsabilité des universités, notamment, de développer de nouvelles méthodes et connaissances qui renforcent et encouragent le travail interdisciplinaire, sans négliger, bien entendu, l’excellence dans chaque domaine scientifique.

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