La Liberté

L’Occident a abandonné les Kurdes

Publié le 16.10.2019

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En plus de museler les médias, la justice et la liberté de ses propres concitoyens, Erdogan a osé attaquer le Rojava (nom donné au Kurdistan syrien)! Mais il a osé parce qu’il savait que les gouvernements des pays pour lesquels les forces démocratiques à majorité kurde ont servi de chair à canons contre Daech se contenteraient, peut-être, de protester mollement.

Le Rojava fonctionne de manière démocratique (en espérant que l’on ne doive jamais l’écrire à l’imparfait) et respecte les droits humains en général et ceux des femmes et des minorités religieuses et ethniques en particulier. Ce n’est pas le cas de beaucoup dans la région. C’est écœurant de voir les habitants du Rojava livrés ainsi à Erdogan, qui ne cache pas sa volonté de les éliminer après qu’ils ont été utilisés par les Occidentaux dans leur lutte contre les obscurantistes de Daech (et les forces du Rojava sont les seules à avoir voulu et réussi à le faire au sol).

Et cela, c’est compter sans les milliers de terroristes de Daech qui vont profiter de l’invasion turque pour s’échapper, recommencer leurs méfaits. Ils risquent bien de revenir aussi en Europe et chez nous, histoire de donner un coup de main aux nationalistes et aux identitaires qui nous pourrissent la vie ici et avec lesquels les djihadistes partagent la haine de l’altérité, de tous ceux qui ne leur ressemblent pas.

Les pays occidentaux, y compris le nôtre, risquent de payer cher leur abandon des Kurdes et leur refus de rapatrier et de juger chez eux leurs ressortissants djihadistes.

Peut-on espérer un sursaut politique, une prise de conscience de dernière minute des Européens pour stopper ce massacre programmé?

Hervé Eigenmann-Franc,

Rueyres-Saint-Laurent

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