La Liberté

La chance de Greta Thunberg

Publié le 05.10.2019

Temps de lecture estimé : 1 minute

Elle a de la chance, Greta Thunberg. Dans le vieux temps, on coupait la tête des messagers qui apportaient les mauvaises nouvelles. Pour certains, c’est évident: elle est manipulée! Pour d’autres, elle serait malade, de la même maladie que celle des petits génies de l’informatique qui ont permis à la Silicon Valley de prendre son envol.

Pourtant, si l’on excepte quelques états d’âme qui sont le fruit d’une impatience très propre à la jeunesse, elle ne fait que répéter, pour les vulgariser, les rapports successifs du GIEC (experts du climat) que bien peu de suffisants ont pris la peine de lire ou même d’écouter. Alors la chance de Greta Thunberg, c’est qu’on la salit au lieu de lui couper la tête.

C’est très bizarre quand même qu’on n’ait pas accusé Jacques Chirac à Johannesburg en 2002 avec les mêmes mots et des mêmes maux que Greta Thunberg dix-sept ans plus tard! Il disait quoi déjà Jacques Chirac en 2002 au Sommet de la Terre à Johannesburg? «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer. Et nous refusons de l’admettre. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIe ne devienne pas pour les générations futures celui d’un crime de l’humanité contre la vie!»

Tiens! Tiens! Presque mot pour mot ce que dit la jeune Suédoise «manipulée»! Et Mandela s’était-il aussi trompé en félicitant chaleureusement Jacques Chirac à la fin de son discours? Comment expliquer alors la mauvaise foi d’aujourd’hui de tous les climatosceptiques et de tous les «tin-tè-inke»? Mon frère avait une phrase pour ça. Il disait: «Il y en a, quand ils naissent, ils sont déjà vieux!»

Pascal Corminboeuf,

Domdidier

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