La Liberté

La plus belle des victoires

En s’imposant à Lisbonne (0-2), le FC Bâle s’est qualifié pour les huitièmes de finale

Publié le 06.12.2017

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Ligue des champions »   Pour la quatrième fois déjà de son histoire, le FC Bâle figurera au printemps prochain parmi les 16 meilleures formations de la Ligue des champions. Le FCB a parfaitement fait le job à Lisbonne, où il s’est imposé 2-0 contre Benfica lors de la 6e et dernière journée.

Huit semaines exactement après la défaite de l’équipe de Suisse devant le Portugal sur cette même pelouse de la Luz, les Rhénans ont raflé la mise grâce à deux réussites de la tête de Mohammed Elyounoussi (5e) et de Dimitri Oberlin (65e). Ils ont su témoigner d’un réalisme presque extrême pour s’imposer et pour ne pas devoir lier leur sort à une victoire de Manchester United à Old Trafford devant le CSKA Moscou. On connaissait la donne: le FC Bâle devait faire aussi bien que les Moscovites lors de cette ultime journée pour valider son ticket. Malgré un effectif bien amoindri, les Moscovites ont quand même mené à la pause à Old Trafford avant de s’incliner 2-1 sur des réussites de Romelu Lukaku et de Marcus Rashford.

La griffe de Wicky

Cette qualification porte bien sûr la griffe de Raphaël Wicky. Pour sa première saison à la tête d’une équipe professionnelle, le Valaisan a réussi, malgré un début d’exercice un brin laborieux, à insuffler un nouvel allant au club. Le déclic fut bien sûr cette victoire 5-0 sur Benfica le 27 septembre dernier au Parc Saint-Jacques dans un soir où Dimitri Oberlin s’est révélé à l’Europe entière. Dimitri Oberlin et ses coéquipiers ont la chance de jouer sous les ordres d’un entraîneur qui prend des risques, qui joue avec plusieurs systèmes même si le 3-4-3 qu’il a adopté à Lisbonne répond le mieux aux caractéristiques de l’équipe.

Il permet notamment à Michael Lang d’exploiter pleinement un potentiel offensif que l’on n’osait soupçonner chez un latéral de métier. Avant d’adresser un centre parfait pour l’ouverture du score d’Elyounoussi, le Saint-Gallois avait, on le sait, marqué à sept reprises lors des cinq derniers matches. La douceur de cette victoire lui fera oublier que cette formidable série s’est achevée à Lisbonne. Avec quatre victoires en six rencontres, le FC Bâle a réussi le plus beau parcours de son histoire dans une phase de poules en Ligue des champions. La qualification lui offre un bonus supplémentaire estimé à… 11 millions de francs et de nombreux et très précieux points à l’indice UEFA.

Moyens de se renforcer

A l’heure où les Young Boys doivent désormais, selon la rumeur, se serrer la ceinture, le FC Bâle aura les moyens cet hiver de se renforcer pour se donner toutes les chances de cueillir un neuvième titre de rang et, pourquoi pas, de goûter enfin à l’ivresse d’un quart de finale de la Ligue des champions.

Si elle continue pour le FC Bâle, l’aventure européenne est bien terminée pour Benfica et Haris Seferovic. Incapable de marquer le moindre point en six matches avec un seul but – inscrit par Seferovic – à son crédit, Benfica a vécu un véritable cauchemar dans cette phase de poules. Dans un stade de la Luz bien creux où seuls résonnaient les chants des supporters du FC Bâle, les Portugais ont tenté de sauver leur honneur perdu.

Malgré un ascendant très net et un Seferovic dans de bonnes dispositions, ils ont encore fait chou blanc. La question désormais est de savoir si Haris Seferovic sera condamné d’ici à la Coupe du monde à ne jouer que les utilités dans son club. Le match qu’il a livré devant le FC Bâle peut laisser penser que le Lucernois n’a pas encore abdiqué. ats


 

COMMENTAIRE

Le miracle bâlois

Trop fort pour le championnat de Suisse, trop faible pour le niveau européen. Ainsi était perçu le FC Bâle la saison passée, à l’issue d’une campagne en Ligue des champions où, pitoyable, il avait échoué au 4e et dernier rang de sa phase de poules. Une situation que d’aucuns pensaient irréversible au regard des mastodontes du Vieux-Continent, de leurs budgets dopés par les droits TV et la manne indécente d’investisseurs qataris, chinois, russes et autres milliardaires de la même veine.

Avec son budget avoisinant les 100 millions de francs, le FC Bâle est une anomalie en comparaison des quelque 675 millions de Manchester United, son compagnon de fortune avec lequel il ira donc en huitièmes de finale le printemps prochain. Des Red Devils que, faut-il le rappeler, les Rhénans ont dominés 1-0 au Parc Saint-Jacques le 22 novembre dernier.

Le FCB est un Petit Poucet européen, mais sa force réside dans son intelligence, dans cette faculté à sans cesse se renouveler. Vingt fois champion de Suisse, dont huit à la suite, le club cher à l’emblématique Karl Odermatt a su se remettre en question au terme d’une saison 2016-2017, où il a certes remporté le titre national, mais sans le panache qu’on lui prête ni l’ivresse d’un printemps européen. Conscient de sa fausse route, il a choisi de retrouver ses valeurs historiques. Pour cela, il est allé chercher des gens de la maison. Raphaël Wicky a hérité du poste d’entraîneur, Marco Streller de celui de directeur sportif et Alex Frei a été désigné éminence grise. Le club s’est aussi débarrassé de ses étrangers surcotés et coûteux (Doumbia, Delgado, Janko, Boëtius). Pour les remplacer, il a pris le pari de jeunes tels Dimitri Oberlin ou Manuel Akanji.

Le FCB n’a peut-être pas autant de moyens que les ténors des grands championnats européens, mais il a des idées. C’est ça, le miracle bâlois. Pascal Dupasquier

 

Benfica - Bâle 0-2

(0-1) Arbitre: Gil Manzano (ESP). Buts: 5e Elyounoussi 0-1. 65e Oberlin 0-2.

Benfica: Svilar; Douglas, Lisandro, Jardel, Eliseu; João Carvalho, Samaris (73e Almeida), Pizzi (73e Barbosa); Zivkovic, Seferovic, Diogo Gonçalves (62e Jonas).

Bâle: Vaclik; Suchy, Akanji, Balanta; Lang, Xhaka, Zuffi, Petretta (82e Riveros); Steffen (94e Fransson), Oberlin (88e Bua), Elyounoussi.

Notes: Benfica sans Ruben Dias (blessé). Bâle sans van Wolfswinkel, Serey Die, Vailati (blessés) ni Gaber (malade). Avertissments: 9e Xhaka. 63e Akanji. 68e Samaris. 74e Petretta.

 

Groupe A

Manchester U. - CSKA Moscou2-1 (0-1)

1. Manchester United*6 5 0 1 12- 3 15

2. Bâle* 6 4 0 2 11- 5 12

3. CSKA Moscou ** 6 3 0 3 8-10 9

4. Benfica 6 0 0 6 1-14 0

* En huitièmes de finale

** En Europa League

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