La Liberté

La science, limite de l’écologie politique

Publié le 23.12.2019

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La politique, c’est transposer la volonté du peuple dans la réalité. La science, c’est comprendre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Les problèmes, c’est quand la démocratie ne tient pas compte de la réalité.

Vendredi, la centrale de Mühleberg a fermé sans être remplacée. Nos lois disent que nous allons réduire nos émissions de CO2 en remplaçant notre moyen de production d’électricité le moins émetteur par d’autres qui le sont plus, que nous allons baisser notre consommation électrique en électrifiant le parc automobile, que nous allons débarrasser les générations futures des déchets nucléaires d’une durée de vie de plusieurs dizaines de millénaires en ne réduisant pas cette durée à trois siècles (chose possible depuis peu avec des réacteurs de type BN-800). Me référant aux définitions ci-dessus, j’appelle ça des problèmes.

Le GIEC (experts du climat) a étudié plus de 900 scénarios de sortie du carbone dans son dernier rapport de synthèse. Sur tous ces scénarios, aucun ne permet une sortie du nucléaire pendant ce siècle et une sortie simultanée du carbone. Nous aurons donc, l’un, l’autre, ou rien. Mais les sorties simultanées du carbone et du nucléaire, nous ne les aurons pas. Et cela même si nous l’avons inscrit dans la loi.

Longtemps, nous avons pensé que la science nous permettait de repousser les limites. Or elle n’a jamais fait que nous permettre de les trouver et de nous en approcher. Mais ces limites existent et, alors que nous sommes dans une course contre la montre avec le changement climatique, nous ferions bien de nous demander si la sortie du nucléaire est vraiment la voie à suivre.

Fabrice Bourquenoud,

Charmey

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