La Liberté

La Suisse doit gagner le 17 mai le respect de l’Union européenne

Publié le 18.01.2020

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Depuis 2002, la libre circulation des personnes (LCP) a eu pour conséquences une immigration massive de travailleurs exerçant une dure concurrence sur les salariés puis, en réaction, la montée d’une xénophobie que l’UDC blochérienne a exploitée à des fins électoralistes en la détournant vers les étrangers en situation précaire tels que les requérants d’asile ou les bénéficiaires de l’aide sociale, et ce jusqu’à la honteuse initiative de «mise en œuvre» de 2016.

Hélas, ce parti populiste est aussi le seul à combattre la vraie cause du malaise social auquel il doit son propre succès: la LCP. Quant aux partis se proclamant les défenseurs des salariés, PS en tête, ils s’obstinent à soutenir la LCP, se contentant d’illusoires «mesures contre la sous-enchère salariale».

Faute d’un revirement au sein du pouvoir fédéral avant la votation de l’initiative «de limitation», malgré mon aversion pour l’UDC, comme en 2014 (immigration de masse), je voterai oui le 17 mai.

Certes, l’UE menace, en cas de révocation de la LCP, d’actionner la clause guillotine, synonyme de résiliation de tous les accords bilatéraux, afin de mettre à genoux notre pays. Cette menace est une preuve d’intransigeance à notre endroit. C’est pourquoi la Suisse doit se préparer à cette éventualité, non parce qu’elle serait probable – bien au contraire, car ce serait trop coûteux et risqué pour l’UE – mais afin de gagner le respect sans lequel les relations au sein de ce couple ne pourront prospérer.

Si à l’avenir émerge de l’UE, autour de l’axe franco-allemand, une entité plus restreinte et politiquement proche de nous, il faudra à nouveau parler de mariage. Hors de l’Europe, point de salut.

André Piccand, Enney

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