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Langue française: l’orthographe simplifiée? Un oxymore…

Publié le 27.07.2021

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Lorsque, enfant, je partais en vacances dans mon pays, on me disait que «l’italien c’est facile, ça s’écrit comme ça se prononce. Et le français?» J’expliquais que la complexité orthographique n’avait d’égal que celle grammaticale. C’est ce qui permet de faire la différence entre les bons et les mauvais élèves.

Encore aujourd’hui, la syntaxe et l’orthographe irréprochables d’un texte permettent de juger de l’attention et du respect portés par son rédacteur à son lecteur. Après sept ans de latin et maîtrisant la langue de Dante, quel plaisir de voir les détours pris par certains mots au fil de l’histoire pour arriver à leur teneur actuelle!

Si je comprends bien, nous allons oublier tout cela et enseigner à nos enfants une nouvelle orthographe qui ressemblera à s’y méprendre à une écriture phonétique, et appauvrir d’un coup de baguette magique des siècles d’évolution de la langue de Molière.

Après l’écriture prétendument inclusive, qui a pour seul mérite de partager en deux l’humanité à chaque point ou tiret en fin de mot ou à chaque «toutes et tous», nous pourrons bientôt lire des documents officiels qui ressembleront aux messages que nous envoient nos enfants: «G ate!» (pour «j’ai hâte»).

Décrétons déjà que le féminin l’emporte lorsqu’une seule représentante de la gent féminine se trouve dans un groupe, ça économisera des points et tirets et rendra les textes et les salutations bien plus légers. Ce ne sera ainsi plus seulement la langue de Molière, mais également celle d’Armande Béjart.

Giuseppe De Pascalis,

Villars-sur-Glâne

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