La Liberté

Le débat plutôt que l’invective

Publié le 23.04.2021

Temps de lecture estimé : 1 minute

La liberté d’expression fut remise en question récemment par des gens qui ne partageaient pas les propos d’un lecteur de votre journal au sujet de certaines tenues féminines. Se sont ensuivis regrets de votre journal et déprédations de deux de vos véhicules. Je déplore les deux.

Il est alarmant, pour l’état de notre démocratie, qu’une opinion déplaisant aux plus bruyants cause une telle réaction de leur part, que vos regrets ont de plus légitimée. Il est inquiétant, pour l’état de notre société, que des groupes s’estiment légitimes à enfreindre les lois pour exprimer une position.

C’est la marque d’une incapacité à communiquer dans le respect, voire une négation d’autrui, accentuée par une année d’isolement social. En somme: j’ai des droits mais aucun devoir. Voici pour la forme.

Sur le fond du message, j’y ai lu une forme de désarroi, au second degré, sur les tenues de moins en moins volumineuses de certaines de nos contemporaines, d’où l’utilisation du verbe «déshabiller» en passe de remplacer le verbe «habiller». Rien de sexuel ni de sexué, mais une observation sociale qui fut, avec succès je le regrette, vouée aux gémonies.

J’exprime donc ici pleinement mon soutien à l’auteur de la lettre et à votre journal qui l’a publiée.

Rappelons-nous l’héritage des Lumières: «Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire», et ranimons le débat au sein de notre société, au détriment de l’invective et du rejet.

Julien Waeber, Carouge

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