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Le dire, oui, mais comment?

Publié le 29.03.2022

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Je ne sais pas comment le dire. Et je veux le dire sans offenser ni condamner personne, tout en étant clair. La crise ukrainienne augmente mon désarroi. Car d’un côté, nous ne pouvons pas collectivement «continuer comme cela», comme si de rien n’était. C’est-à-dire continuer à brûler de l’essence pour les voitures et du mazout pour le chauffage.

Et d’un autre côté, la classe moyenne suisse se montre très généreuse avec le peuple ukrainien, et, dans le même élan, refuse catégoriquement de payer l’essence et le gaz plus cher. Alors que c’est la même guerre qui provoque ces deux phénomènes. Nous sommes solidaires avec les réfugiés à notre frontière et nous nous mobilisons pour continuer à faire brûler notre planète, celle sur laquelle nos petits-enfants devront vivre. Car il faut le dire, l’essence et le mazout doivent coûter plus cher, le plus rapidement sera le mieux. Aussi pour permettre aux énergies renouvelables de les remplacer et de nous offrir de l’espoir. C’est désagréable aujourd’hui, c’est vrai, et c’est vital pour demain. Nous devons mettre des limites et un terme à notre dépendance collective des hydrocarbures.

Donc, ce n’est pas vraiment une bonne idée que de faire se pencher les étudiants de la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA-FR) sur la manière d’«aller loin avec un litre d’essence» (LL du 21.3). Les réactions qui apparaissent immédiatement lorsqu’on parle d’élever le prix de l’essence montrent bien notre dépendance. Comme toutes les personnes droguées, les conducteurs et conductrices craignent le manque.

Laurent Thévoz, membre des grands-parents pour le climat, Fribourg

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