On reste perplexe. La démocratie chrétienne en Suisse décline-t-elle? Ne restera-il plus que le Parti évangélique (PEV)? Avec souci, on pouvait observer ces dernières années que le PDC avait de la peine à définir ses repères. Lorsque l’on abordait le sujet de notre doctrine, de nombreux dirigeants de notre parti semblaient empruntés.

On entendait: «Nous défendons nos valeurs, surtout celles de la famille.» Pourtant, une doctrine, cela doit être solide et étoffé. Le PDC a sa référence au christianisme. Il y a de multiples sources dans la littérature suisse et européenne d’auteurs inspirés par le christianisme, tels Maurice Zermatten, Jeremias Gotthelf, Georges Bernanos, Paul Claudel, Hermann Broch, Joseph von Eichendorff.

Mais il y a surtout les encycliques, comme celle du pape François (2015) Loué sois-tu qui initie à une prise de conscience écologique. Ainsi relève Alain Viret, théologien au Centre catholique romand de formation en Eglise: «Cette encyclique nous pousse à penser théologiquement des notions comme le péché écologique, la justice climatique, pour les faire entrer de plein fouet dans le corpus de la doctrine sociale de l’Eglise.»

Nous voilà au cœur du sujet d’une autre encyclique, Rerum Novarum du pape Léon XIII (1891) dont les idées principales sont la juste organisation de la société industrielle et une répartition équitable des richesses. Et voilà le domaine pur du PDC! Veut-il vraiment se distancier de ce puits d’idées et abandonner le «C», pour se référer à «centre», un terme arbitraire vide de contenu?

Jean-François Emmenegger, Marly