Le petit peuple a de bonnes raisons
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Alors là, M. Casasus, vous avez vraiment l’air enragé… Qu’est-ce qu’il vous a fait le petit peuple pour que vous lui en vouliez comme ça (cf. Opinion du 9 octobre, «Le dèmos, fossoyeur de la démocratie?»)? Il ne vote pas comme il faut? Ou plutôt il ne vote pas comme vous aimeriez qu’il vote. Il vote pour des méchants populistes… Ouais, c’est vilain ça.
Bon en même temps, vous pourriez essayer de le comprendre un peu… Il a quand même quelques bonnes raisons de constater qu’il est le perdant de la mondialisation. Alors il espère s’émanciper en allant voter. C’est un peu ce que les gens comme vous lui répètent inlassablement, d’aller voter pour s’émanciper, alors il y va, et il vote pour qui il veut. Ce sont les règles du jeu démocratique, non?
Ça fait quand même un moment qu’il trime, le petit peuple… Que M. Casasus essaie de le comprendre! Bon c’est clair, il n’a pas les mêmes préoccupations. Lui, il a le temps de se soucier du retour des «heures les plus sombres»… Le petit peuple, lui, a tout juste le temps de se soucier de la fin du mois qui approche.
«L’heure n’est plus à la lutte des classes»… Peut-être pour M. Casasus dans son auditoire. Mais pour le petit peuple, l’heure est toujours la même. «Le glas de la compassion a sonné»… Là, pardonnez-moi, mais le professeur exagère. Comme si ça faisait des siècles qu’il y avait de la compassion pour le petit peuple et que maintenant il faudrait que ça cesse et qu’il se taise… Ça n’est pas un peu simpliste et élitiste, cette manière de penser?
Yann Marbach, Belfaux