Le mot de la fin

C’est abracadabrant, le temps. On n’y comprend rien. Déjà, le temps ne passe pas pareil pour tout le monde. Par exemple, les couples avec deux ou trois enfants où papa et maman ont un travail: leurs journées relèvent de l’infernale course contre la montre. Pour la petite dame qui s’ennuie au home, au contraire, les jours sont interminables.

C’est extravagant, le temps. Avec lui, nous ne logeons pas tous dans la même galaxie. Les uns vivent sur une planète où le temps passe trop vite, les autres sur un astre où il s’écoule lentement. Encore plus lentement, pour dire, qu’un automobiliste à plaques neuchâteloises.

C’est méchant, le temps. Plus nous avançons, plus ce machin bizarre s’accélère et devient ­féroce. Il se met peu à peu à nous grignoter, à nous arracher des cheveux, à entamer nos muscles et notre mémoire. Le temps est insaisissable, incompréhensible, inexorable. Avec ça, cet effronté ne répond à aucune de nos questions existentielles. Il préfère