Le «u» qui tue
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Il est heureux, il revit, soulagé d’un poids qui l’a accompagné de bien longues années. Après sept ans de dur labeur, dont une bonne partie à côté d’un emploi professionnel chronophage, voici qu’il a déposé sa thèse en histoire contemporaine. L’action humanitaire suisse pendant la Première Guerre mondiale, c’est tout un programme. L’heure est à la fête, une surprise concoctée par son épouse, qui a convié sa famille et quelques amis venus féliciter l’auteur. Après avoir sabré le champagne et trinqué, le futur docteur tend son pavé aux invités: une belle pièce d’au moins trois cents pages. Par l’odeur du papier alléché, le journaliste empoigne l’épaisse compilation qu’il s’empresse de feuilleter. La lecture de la table des matières le fait sursauter: «Winterthur, ça ne s’écrit pas avec «ou» en français?», se questionne-t-il discrètement. Pas question de casser l’ambiance pour un «o» ou un «u», il vaut mieux fermer les yeux, en espérant que le jury en fasse de même. Bravo Patrick! T