«Après lecture de l’article paru le 31 janvier dernier sur l’engouement que suscitent les salles de sport chez les adolescents, j’aimerais surtout relever le fait qu’il s’agit d’une activité sportive très individualiste. Cela me paraît le gros bémol de cette course aux muscles galvanisée par les influenceurs sur les réseaux dits «sociaux». La surconsommation de TikTok, Instagram & Co et le hiatus de sociabilité durant la pandémie auront laissé des traces.

Bien sûr que ça fait du bien le sport! Du reste depuis que je marche sur un vélo elliptique avec vue sur le trafic autour de la gare de Fribourg, je fais le même constat que depuis mon ancienne salle de sport à Villars-sur-Glâne: quand est-ce que les gens comprendront qu’une tonne de ferraille et d’électronique par personne, ce n’est pas un droit humain et encore moins une nécessité?

De cette fenêtre qui donne sur le giratoire de la gare, j’aperçois deux automobilistes en discussion après une collision. L’un d’entre eux semble très inquiet pour sa carrosserie. Mon regard remonte l’avenue de l’Europe et balaie les quelques bâtiments vétustes qui ressemblent à d’autres situés aussi à proximité des gares de Suisse.

Ils feront bientôt place à la Faculté de droit de l’Université de Fribourg. Derrière ces derniers, tel un phare pour les navigateurs, la tour Henri nous rappelle les confins de la ville médiévale.

Alors que je récupère entre mes séries de dix tractions, mon regard est happé par un jeune homme devant le bâtiment du Tremplin. Il est accroupi et me tourne le dos. J’imagine qu’il s’injecte une substance. Le spectacle est plutôt triste.

Raphaël Rück,

Fribourg