Il est difficile de poser un débat de fond sur un thème de société aussi important que la réforme fiscale. Les estimations changent à tout moment. Où sont passées les pertes fiscales de 163 millions annoncées? L’Etat n’en parle pas dans le fascicule de la votation. Il y présente des gains et conclut à une compensation de 83 millions.

Dans une dépêche de l’ATS parue le 16 juin sur le site de La Liberté, on nous présente les cantons voisins comme pouvant attirer nos entreprises, y compris Berne, bien qu’il ait refusé cette réforme. Comme Soleure, ces cantons sans avantages fiscaux restent compétitifs.

Les réformes fiscales ne vont pas sauver des emplois, les multinationales ne sont pas à court d’arguments pour supprimer des postes de travail, des entreprises et filiales. C’est en contradiction avec l’enjeu de la réforme à Fribourg qui serait de sauver plus de 3000 emplois! En Argovie qui l’a acceptée, General Electric vient d’annoncer la suppression de 450 emplois.

Et combien d’emplois perdus dans les services publics, à la suite des pertes budgétaires à venir? Que dire des augmentations d’impôts dans les communes, qui limiteront le pouvoir d’achat de milliers de personnes? Tout cela aura un impact important sur l’emploi dans les petites et moyennes entreprises et finalement sur la vie des gens.

Le point faible de ces mesures sociales est leur insignifiance face aux 163 millions de pertes que devront essuyer d’autres secteurs. Il n’y aurait que 30 millions de compensation, dont 22 millions financés par les entreprises. Là encore, qui va payer?

Daniel Demierre,

Marsens