La Liberté

Les Genevois se la pètent

Avez-vous vu le nouveau clip du Genève-Servette HC? Ce n'est pas ça qui apportera le titre à l'équipe de Chris McSorley, mais question frime et question fun, wouah!

Soudain apparaît Chris McSorley. Du sommet d’une tour, Big Boss contemple la rade et le jet d’eau. Mâchoires serrées, visage impassible et lunettes noires, il a l’air de sortir «Matrix». DR
Soudain apparaît Chris McSorley. Du sommet d’une tour, Big Boss contemple la rade et le jet d’eau. Mâchoires serrées, visage impassible et lunettes noires, il a l’air de sortir «Matrix». DR

Pascal Bertschy

Publié le 09.10.2013

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Comment rester dans le coup et être au courant de tous les nouveaux machins trucs? Pour les vieux cons dans mon genre, c’est très simple, il suffit d’avoir quelques copains jeunes et high-tech. Comme par exemple Grégoire, le webmaster rock'n roll de «La Liberté», qui vient de me faire découvrir le nouveau clip d’intro du Genève-Servette HC.

Vous l’avez vu, vous, le petit film du club grenat? «Waiting for Heroes», qu’il s’appelle. Le jour se lève en accéléré sur Genève et apparaît Chris McSorley. Du sommet d’une tour, Big Boss contemple la rade et le jet d’eau. Mâchoires serrées, visage impassible et lunettes noires, il a l’air de sortir «Matrix».

Place ensuite à Tobias Stephan, à Goran Bezina et compagnie, qui se transforment en X-Men. Des boules de feu façon «Armaggedon» et et un aigle traversent le ciel genevois, les Vernets s’allument et, au son d'une musique menaçante, un combat de titans s’annonce. Boum badaboum!

Si vous allez voir ce spot sur YouTube, vous rigolerez en entendant Bezina s’exclamer avec un sérieux de plomb: «This is Geneva!» Non, Goran, this is surtout Genève. La ville où on dit plus souvent «de bleu de bleu» que «oh! my god». Mais bon, il faut paraît-il s’y faire, l’anglais est devenu la langue officielle du hockey suisse. Spécialement en National League A, ce championnat que nous sommes de moins en moins nombreux à appeler la ligue nationale A.

Pour en revenir au clip, comment les Genevois se la pètent! On roule les mécaniques, on se pose en X-Men, on frime à fond la caisse, bref on la joue fun. Et moi, en voyant ce truc de lourds épais, je dis bravo! 

J'applaudis pareil quand les joueurs de Gottéron sortent de la gueule fumante d’un dragon à Fribourg ou lorsque les Ours de Berne sautent sur la glace en surgissant d’une cage de fer. Quant au film qui annonce l’arrivée des Lions du ZSC, au Hallenstadion, il me fiche presque les larmes!

On peut aimer le sport sans détester pour autant le spectacle. Dans toutes les patinoires, j’aime le show qui précède un match. La musique boum-boum, les lumières laser, la mise en scène grandiloquente, les hurlements du speaker et le reste, tout ce cirque est un peu ridicule et pourtant j’aime ça.

Ce qui m’a particulièrement épaté, ces dernières années, c’est aussi la campagne de marketing du HC Bienne. Vous savez, celle pour laquelle les joueurs ont posé en guerriers vikings armés de grandes haches. Eh bien, joli coup les gars, j’ai trouvé ça super. Au point de m’étonner moi-même...

Moi qui suis un chroniqueur épais, mais par ailleurs un garçon raisonnable sans goût particulier pour le clinquant, moi qui sais aussi qu’une partie de hockey ne se gagne pas à l'heure du show, comment je peux applaudir à ça?

Bah! c’est probablement que j’ai grandi en un temps où tout ce qu’on voyait, dans les patinoires, c’était un match. Le match tout seul, tout nu, sans rien autour. 

A Berne, à Fribourg comme à Bienne ou ailleurs, les gamins entraient aux places debout dès 18h. Avant de devoir poireauter là jusqu’à 20h, sans rien à voir d’autre que l’échauffement des joueurs. Voilà, si j’ai une tendresse pour la frime qui accompagnent les matches d’aujourd’hui, c’est parce que je me souviens des temps anciens. Ceux où nous étions quelques milliers, serrés comme des sardines, à nous emmerder grave en attendant l’arrivée des équipes sur la glace.

Des pom pom girls comme celles de la PostFinance-Arena auraient, à l’époque, agréablement meublé nos longues soirées d’hiver. Tiens, en parlant de ces demoiselles bernoises, quelqu’un aurait-il le numéro de portable de la plus blonde d’entre elles? Oui, c'est ça, celle qui est toujours très en formes...

Ah! non, je vous en prie, ce n’est pas ce que vous croyez. Le numéro n’est pas pour moi, qui suis rangé, marié et vacciné. J’aimerais juste le refiler à un de mes autres copains jeunes et branchés. Lui, Marc-Roland, est célibataire et je lui dois bien ce numéro. Il vient de me faire découvrir l’hymne thrash que le groupe Mesmerised a dédié à Gottéron.

C’est du métal, c'est de la frime à l'état pur et je trouve ça trop bien.

Yessss!

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