La Liberté

Scoop: des Fribourgeois vont aux matches à Fribourg!

«Bienvenue au club!» • Incroyable, mais vrai: on connaît des Dzodzets cinglés de foot qui n'hésitent pas à faire des heures de bagnole pour voir une équipe… fribourgeoise faire vibrer toute une ville.

En Suisse, dès qu'il s'agit de goûter à l'élite, les passionnés de foot ont la tête ailleurs. Une virée en Allemagne (ici Fribourg-Mönchengladbach), en Espagne ou en Angleterre semble naturelle. © www.facebook.com/SCFreiburg
En Suisse, dès qu'il s'agit de goûter à l'élite, les passionnés de foot ont la tête ailleurs. Une virée en Allemagne (ici Fribourg-Mönchengladbach), en Espagne ou en Angleterre semble naturelle. © www.facebook.com/SCFreiburg

Pascal Bertschy

Publié le 03.09.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Cette semaine, pour une fois, j'ai un scoop. Enorme: l'autre dimanche, des Fribourgeois sont allés regarder jouer Fribourg au foot. Incroyable, non? Je savais que des Lausannois suivaient Lausanne, que des Biennois se rendaient aux matches de Bienne, que des Barcelonais allaient voir le Barça et que le F91 Dudelange disputait le championnat du Luxembourg devant des spectateurs dudelangeois. Mais qu'il y avait des Fribourgeois à Fribourg, pardon, je l'ignorais.

Cette histoire de Fribourgeois à Fribourg, pourtant, est vraie. C'est un ami dzodzet qui m'a raconté ça: il se trouvait l'autre dimanche dans les tribunes du Mage Solar Stadion, d'où il a pu voir le SC Fribourg tenir en échec le Borussia Mönchengladbach de Lulu Favre. Et la meilleure, à Fribourg-en-Brisgau, c'est qu'il est tombé sur quatre autres Fribourgeois de Suisse. Ils étaient assis juste devant lui et sont, paraît-il, des fidèles du Fribourg de la Bundesliga.

L'Europe pour terrain de jeu

Ce qui devient de plus en plus dur, en Suisse, c'est de trouver des gens qui vont aux matches du championnat suisse. Dans notre pays, dès qu'il s'agit de goûter à l'élite, les passionnés de foot ont la tête ailleurs. Une virée à Munich ou à Liverpool, durant tel week-end, leur semble naturelle. L'Europe est désormais leur terrain de jeu et ils auraient tort de se gêner, à l'heure où un vol pour Manchester coûte moins cher qu'un billet de train pour Sion ou Saint-Gall. 

Je ne sais si c'est aussi votre cas, mais dans une saison, je ne compte plus les types qui me disent être allés ici ou là. A Londres avec leur fiston pour voir Arsenal, par exemple, ou à Madrid avec des potes pour voir le Real. Question ballon rond, dans notre monde mondialisé, ça bouge et ça brasse. Allez d'ailleurs savoir si des footeux de Valence, en France, n'ont pas fait une fois ou l'autre le déplacement de Valence en Espagne…

Les stades à moitié vides et les casseurs, non merci!

Mais revenons-en aux Fribourgeois de Fribourg. L'ami qui m'a raconté sa sortie en Allemagne voisine était heureux comme un gosse, il y a vingt ans, courait à Neuchâtel pour Xamax ou à Berne pour Young Boys. La ligue A le mettait en joie. Et plus maintenant? Non, qu'il a dit, n'y pensons même pas. Se retrouver dans un stade comptant plus de places vides que de sièges occupés, sans façon. Et pis croiser en prime des tarés venus mettre le souk, non merci!

Ce qui fait son bonheur, aujourd'hui, c'est donc un Fribourg-Mönchengladbach (0-0). La Bundesliga, il est vrai, vaut bien quelques heures de bagnole. Le talent et le spectacle y sont toujours au rendez-vous. Et dans le cas de Fribourg-en-Brisgau, paraît-il, l'endroit a un charme fou. Cri du cœur de mon footeux dzodzet: c'est pas seulement un modèle de ville écolo où les gens sont gentils, ce qui change de chez nous, mais toute la région vibre pour son club. 

Ah bon, comment ça? Ben l'agitation est telle, quand tu arrives à Fribourg, que tu sens et vois tout de suite qu'on est à une heure d'un match. Lorsque tu débarques en ville de Berne ou de Zurich avant une partie d'YB ou du FCZ, tu vois qu'il y aura du foot seulement en descendant du bus qui s'arrête près du stade. C'est toute la différence, tu comprends?

Non seulement je comprends, frangin, mais j'aime les endroits qui permettent de contempler le football sous toutes ses coutures. Les clubs de ville moyenne ou de quartier, pour ça, sont encore mieux que les capitales. On y est dans le vrai, le populaire, l'ambiance survoltée, où les émotions ont une couleur à part. Mon rêve: aller voir jouer un de ces jours Greuther Fürth ou le FC St. Pauli à Hambourg. 

Sous les yeux du beau Löw

En attendant, au Mage Solar Stadion, Fribourg avec Admir Mehmedi et Mönchengladbach avec Yann Sommer et Granit Xhaka ont joué devant 24’000 spectateurs. Guichets fermés, comme souvent. Mon pote ne m'a dit s'il a aperçu dans les tribunes le beau Joachim Löw, ex-milieu de terrain du SC Fribourg, qui assistait également à la rencontre. 

Tiens, en parlant du sélectionneur allemand, il y a une chose que j'aurais dû demander à mon Fribourgeois de Fribourg: les joueurs du club rouge et noir ont-ils gardé leur  surnom, qui était flatteur au siècle dernier, de «Breisgau-Brasilianer»? Si oui, c'est bien qu'ils sont les seuls à ne pas avoir retenu le score sur lequel l'Allemagne a battu le Brésil cet été à la Coupe du monde.

Bon, maintenant, vous allez me dire: s'il y a des Fribourgeois qui vont voir du foot à Fribourg-en-Brisgau, y aurait-il aussi des Fribourgeois de là-bas qui viennent ici aux matches à Saint-Léonard? Arrêtez, je vous voyais venir. Et je vous répondrais que ce n'est pas bien de se moquer.

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