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Les meilleurs ennemis

L’Espagne et l’Italie se retrouvent ce soir en demi-finale (21 h). Une rivalité historique

Publié le 06.07.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Euro 2020 » Le début de la rivalité en 1934, le coup de coude de Mauro Tassotti à Luis Enrique en 1994, le triomphe espagnol en finale 2012 à Kiev… Le classique Italie-Espagne est riche d’une histoire agitée avant les retrouvailles ce soir en demi-finale de l’Euro (21 h).

1 Mondial 1934, le début de la rivalité

Nous sommes en 1934, au stade Giovanni-Berta, à Florence. Quart de finale de la deuxième Coupe du monde de l’histoire. C’est déjà la onzième confrontation entre l’Italie et l’Espagne, mais la première lors d’un tournoi de cette envergure. Ce 31 mai, les deux nations se neutralisent après prolongation (1-1). Un match d’appui sera nécessaire, le lendemain 1er juin, pour désigner un vainqueur.

Le Milanais Giuseppe Meazza, qui sera élu meilleur joueur du tournoi, marque le seul but de la partie (1-0), et propulse l’Italie vers le dernier carré, puis vers le titre, le 10 juin à Rome contre la Tchécoslovaquie (2-1 ap).

2 Mondial 1994, le coup de coude

La rivalité Espagne-Italie atteint son apogée lors de la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis. Opposées en quart de finale, à Foxborough, au sud de Boston, les deux sélections disputent encore un match à couteaux tirés. L’Italie mène 1-0 après une superbe frappe depuis l’extérieur de la surface de Dino Baggio (25e). José Luis Caminero égalise (58e), mais les rêves de la «Roja» sont brisés à deux minutes de la fin (88e) par Roberto Baggio, qui efface Andoni Zubizarreta d’un crochet pour propulser l’Italie vers les demies.

Dans le temps additionnel du match, alors que l’Espagne pousse pour égaliser, Luis Enrique s’écroule brusquement dans la surface, les mains portées au visage. Il se relève, le maillot taché de sang, et s’élance vers Mauro Tassotti, qui vient de lui asséner un coup de coude dans le nez, sans que l’arbitre ne bronche. L’actuel sélectionneur de l’Espagne confiera des années plus tard qu’il avait alors crié «Vendetta! Vendetta!» à ses équipiers pour qu’ils le vengent. Les Italiens, qualifiés pour les demi-finales, s’inclineront ensuite aux tirs au but en finale face au Brésil (0-0 ap, 3-2 tab).

3 Euro 2008, 88 ans après

Deux ans après le sacre mondial des Italiens en 2006 en Allemagne, les deux rivaux se retrouvent encore une fois en quart de finale d’une grande compétition internationale… mais cette fois, l’Espagne brise son plafond de verre. La rencontre est déjà historique par son enjeu, l’Espagne n’ayant plus battu l’Italie depuis 88 ans dans un tournoi officiel. Andrea Pirlo et Gennaro Gattuso sont suspendus côté azzurri, tandis que Carles Puyol est de retour côté espagnol.

Le match, accroché comme toujours, débouche sur un 0-0 après prolongation. Impérial pendant la séance de tirs au but, Iker Casillas repousse les tentatives de De Rossi et de Di Natale, et Cesc Fabregas délivre enfin l’Espagne, lui offrant un billet pour le dernier carré de l’Euro pour la première fois depuis 1984. Un Euro que la «Roja» finira par remporter, en battant l’Allemagne 1-0 en finale.

4 Euro 2012, choc en ouverture et en finale

En 2012, l’Espagne est au zénith du football mondial, après son sacre à l’Euro 2008 et au Mondial 2010. Et son règne continue: les deux nations sont reversées dans la même poule C, avec la Croatie et l’Irlande. Le 10 juin à Gdansk (Pologne), elles s’affrontent dès la première journée, mais se neutralisent (1-1).

Mais les deux «meilleurs ennemis» se retrouveront le 1er juillet, en finale à Kiev. Et là, l’Espagne fait parler sa supériorité (4-0): quatre buts marqués, aucun encaissé, quatre buteurs différents et une récompense d’homme du match décernée à Iniesta. La «Roja» est au sommet de sa gloire.

5 Euro 2016, l’Italie prend sa revanche

Quatre ans après cet échec en finale, les Italiens veulent leur revanche. A l’Euro 2016 en France, Espagne et Italie se retrouvent pour la troisième fois consécutive dans un championnat d’Europe, cette fois-ci en huitième. La «Roja» n’est plus aussi redoutable, après son échec dès le premier tour du Mondial 2014 au Brésil.

Le 27 juin au stade de France, à Saint-Denis, l’Espagne, méconnaissable, encaisse son premier but dans un match à élimination directe d’un Euro depuis 2000 dès la 33e minute, par Giorgio Chiellini. Gianluigi Buffon permettra ensuite aux Azzurri de conserver leur léger avantage. Graziano Pelle doublera la mise en fin de match (90e+1) et offrira à l’Italie sa première victoire face à l’Espagne en compétition officielle depuis… le quart de finale du Mondial 1994 à Boston.

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