Les Têtes baissées face aux dangers
Pascal bertschy
Temps de lecture estimé : 2 minutes
Le mot de la fin
Etre attentif au monde, à la nature et aux gens allait de soi. Chacun savait ce que signifiaient les verbes regarder et écouter, lever le nez était un réflexe naturel. Mais tout cela, c’était avant l’avènement des Têtes baissées.
Les Têtes baissées forment la plus vaste tribu d’aujourd’hui. Ses membres sont de tous âges et de tous horizons, se comptent déjà par milliards à l’échelle planétaire. Ici comme ailleurs, impossible de les rater: ils vivent tête baissée, les yeux rivés à leur téléphone ou écran de poche.
Pour les quelques-uns qui lèvent encore le nez, le tableau est impressionnant. Et fait envie, tant les Têtes baissées se suffisent à elles-mêmes.
La pancarte «SVP ne pas déranger» est inutile. Quel être ordinaire aurait l’idée d’aborder un membre de cette tribu? Lointaine, intimidante, impénétrable, la Tête baissée est ailleurs. Plongée dans un monde fluide, lisse, rapide, où son téléphone met tout l’univers à sa portée, en libre accès. <