La Liberté

Ma masculinité y survivra

Publié le 21.09.2021

Temps de lecture estimé : 1 minute

Je ne joue pas au foot. Je ne bave pas devant les grosses voitures. Je n’aime pas les armes. Je ne soulève pas de fonte. Je bois peu d’alcool et quand j’en bois trop, je le supporte très mal. Je déteste la compétition. Je verse une larme à chaque fois que Jessy chante When she loved me dans Toy Story 2, et mes yeux laissent échapper un véritable torrent quand j’écoute le final de Madame Butterfly. Je ne supporte pas de regarder en entier un film dans lequel les enfants font des choses qui les mettent en danger.

Bref, je suis un homme et un père. Pas la caricature convenue dont aurait prétendument besoin un enfant pour se sentir bien et grandir correctement. Si je suis un père, c’est juste parce que je suis de sexe masculin. J’aurais pu naître fille, être mère et aimer jouer au foot, conduire des grosses cylindrées, tirer au Colt 45, m’éclater en regardant La nuit des morts-vivants et hurler à la lune dans un concert de Sepultura en serrant dans les bras la femme de ma vie. J’aurais pu. Et nos enfants ne nous en auraient pas voulu. Parce que les enfants, ils ne veulent qu’une chose: avoir des parents qui s’aiment et qui les aiment.

Je voterai oui le 26 septembre au mariage pour tous, parce qu’imaginer que des enfants puissent rentrer à la maison et crier: «Salut les mamans!» comme d’autres crient «Salut les parents!» ne pose aucun problème à ma masculinité qui, je vous remercie de vous en soucier, continuera à très bien se porter.

Frédéric Rody,

Parent, La Tour-de-Trême

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