La Liberté

La Suisse leader des 4x4 en Europe

Ceux qui affirment que les 4x4 consomment un quart de plus forcent le trait et mélangent tout

Le BMW X7 (à droite) consomme 24% de plus qu’une berline Série 7 xDrive (à gauche). La différence se situe essentiellement au niveau de la carrosserie et pas du mode d’entraînement. © ldd
Le BMW X7 (à droite) consomme 24% de plus qu’une berline Série 7 xDrive (à gauche). La différence se situe essentiellement au niveau de la carrosserie et pas du mode d’entraînement. © ldd

Denis Robert

Publié le 01.04.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Traction intégrale » La Suisse est championne d’Europe de la traction intégrale, qui équipe désormais plus de 50% des voitures nouvellement immatriculées. Cette proportion s’explique par le relief montagneux des deux tiers de notre territoire, mais aussi par le désir de nos compatriotes de pouvoir faire face à toute situation.

Dès lors, la question se pose de savoir si les modèles 4x4 consomment vraiment davantage de carburant que ceux à deux roues motrices, et comment chiffrer la différence. Or dans ce domaine, on entend tout et n’importe quoi. Et dans l’ambiance délétère créée par la perception du changement climatique, il est trop facile de désigner des boucs émissaires en jetant des chiffres fantaisistes en pâture au public.

Il faut distinguer

Exemple de message largement véhiculé par les médias: «Les 4x4 consomment en moyenne un quart de plus qu’une berline de même taille.» Une telle affirmation ne favorise pas un débat serein sur la question, dans la mesure où ceux qui la diffusent comparent en réalité des SUV avec des berlines. Or il existe aussi des SUV à deux roues motrices et des berlines 4x4. Du coup, il convient de faire une distinction entre l’augmentation de consommation résultant du genre de carrosserie (SUV ou berline) et celle liée au type de transmission (2 roues motrices ou 4x4).

Quelques exemples, en commençant par le haut de gamme: à motorisation égale, un BMW X7 consomme 24% de plus qu’une berline Série 7 xDrive. Cette différence, proche des 25% clamés à tous vents, est imputable uniquement à la forme de la carrosserie et au poids de ces deux véhicules, mais pas à la traction intégrale, puisque chacun en est équipé. Et c’est un cas extrême, car en comparant un Maserati Levante (4x4) avec une berline Ghibli pourtant à deux roues motrices, l’écart n’excède pas 20,2%. Si nous procédons au même type de comparaison avec des modèles compacts, par exemple le SUV Seat Ateca et la berline Seat Leon, la différence de consommation (et d’émissions) s’élève à 13,5%. Descendons encore en gamme et comparons maintenant un SUV urbain avec une petite voiture, par exemple le Renault Captur et la Clio du même constructeur: l’écart n’est alors plus que de 6%.

Ecart de 5 à 10%

Venons-en maintenant à l’influence du type de transmission sur la consommation et les émissions, en comparant cette fois des voitures à deux ou quatre roues motrices, à carrosserie et motorisation identiques. Quelques exemples: la Mercedes Classe S 4Matic consomme 10,5% de plus que le même modèle à deux roues motrices, mais la différence entre 4x4 et 2x4 se limite à 6,5% pour le Ford Kuga et à 5,6% pour le Honda CR-V.

Bien que n’ayant pas de valeur scientifique, ces comparaisons révèlent des ordres de grandeur et des tendances. D’une part, l’affirmation selon laquelle les 4x4 consommeraient un quart de plus qu’une berline de même taille est excessive et ne s’applique – au doigt mouillé – qu’à un tout petit nombre de modèles haut de gamme. De plus, elle résulte davantage de la forme de carrosserie (SUV ou berline) que du type de transmission. Les différences entre SUV et berline diminuent en outre au fur et à mesure que l’on descend en gamme. Pris séparément, les écarts de consommation et d’émissions dus uniquement au type de transmission (4x4 ou 2 roues motrices) n’excèdent pratiquement jamais 10% et oscillent plus souvent aux alentours de 5 à 6%.

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