La Liberté

Les nouveaux hotspots de la mobilité

L’électrification impliquera des arrêts plus longs, d’où la nécessité de modifier les espaces d’arrêt

Parmi les nombreux projets de hotspots du futur présentés au Salon de l’automobile de Genève, la tendance est à une large place aux espaces verts. © UP
Parmi les nombreux projets de hotspots du futur présentés au Salon de l’automobile de Genève, la tendance est à une large place aux espaces verts. © UP

Denis Robert

Publié le 03.07.2019

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Station-service du futur » A quoi pourrait ressembler la station-service du futur? Cette question, l’Union pétrolière se la pose depuis longtemps. Ses 27 membres, qui représentent environ 95% des importations de pétrole brut et de produits pétroliers, exploitent en effet près de 3400 stations-service et shops en Suisse. Or s’il est encore trop tôt pour affirmer que les jours des énergies fossiles sont comptés, chacun sent bien que le tournant énergétique qui s’annonce influera fortement sur la manière dont nous organiserons notre mobilité.

Plutôt que de poser la question de l’avenir de la station-service aux exploitants eux-mêmes, l’Union pétrolière s’est adressée à des architectes et à des designers dans le cadre d’un concours organisé en collaboration avec la Haute Ecole d’art de Zurich.

Arrêts plus longs

Le premier prix a été décerné au projet de Marco Brunori, un designer automobile de 29 ans qui travaille actuellement chez Renault. «Le contexte de mon projet repose sur l’hypothèse d’une forte diversification des types de carburant à l’avenir», confiait récemment Marco Brunori au magazine Pétrosphère. «Je me suis demandé comment en tenir compte dès la conception et suis arrivé à une structure en forme de diagramme circulaire, qui peut varier selon l’endroit et la demande.»

Questionné sur le rôle des carburants fossiles dans la station-service du futur, le jeune designer ne ferme aucune porte: «De la perspective actuelle, il n’apparaît pas clairement combien le passage aux énergies renouvelables prendra de temps et de quelles énergies il s’agira. Pour cette raison également, je plaide en faveur d’un design flexible des stations-service.» Quoi qu’il en soit, les véhicules électriques à batterie, qui sont appelés à se multiplier, impliquent des temps de recharge rapide de 30 à 45 minutes. «Pensez à tout ce que vous pouvez faire pendant ce temps. L’éventail s’étend du cours de yoga au coiffeur, jusqu’à la visite chez le médecin. Et pourquoi pas un cinéma e-drive-in?»

Marco Brunori a donc imaginé une station-service sur plusieurs niveaux, avec un sous-sol où les voitures autonomes se rendront seules pour recharger leurs batteries sur des plaques à induction. Ce temps pourra également être mis à profit pour des achats en ligne, avec un personnel de service qui rangerait dans le coffre du véhicule les marchandises commandées. Pendant ce temps, le client pourra profiter des espaces verts aménagés en surface s’il ne souhaite pas recourir à l’un ou l’autre des services proposés.

L’hydrogène aussi

Qu’ils soient d’origine fossile, mélangés à des biocarburants ou produits par synthèse, les carburants liquides (essence et diesel) continueront de faire partie de l’offre des stations-service et ne nécessiteront pas de modification des infrastructures. Ce qui sera nouveau, outre les stations de recharge électrique par câble ou par induction, ce sera la possibilité de s’approvisionner également en hydrogène. Une vision d’avenir en passe de devenir réalité, puisque la première station-service publique délivrant le plus léger des gaz a été inaugurée il y a deux ans par Coop à Hunzenschwil, dans le canton d’Argovie. Et cette station-pilote va faire rapidement des petits, puisque l’association Mobilité H2 Suisse, créée en mai 2018, prévoit de créer un réseau étendu d’ici à 2023.

 

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