Au Cap Corse, vivre entre ciel et eau
Dans le nord de l’île de Beauté, le randonneur hume les parfums du maquis et foule des plages sauvages
pierre-andré Sieber
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Evasion » Au départ de Bastia en direction du nord, les indications en langue française d’un panneau touristique ont subi la colère des autonomistes. On lira donc Erbalunga, en langue corse, et non Erbalonga. La langue officielle est souvent barrée d’un jet de spray de peinture. Histoire de rappeler sans doute qu’au Cap Corse, le seul idiome qui vaille, c’est le corse, «parolla corsa», comme ils disent.
Ici, même les routes revendiquent leur indépendance: taillées dans du schiste lustré, ourlées de pétales de lauriers-roses et de l’écume de mer frappant les falaises à leur pied. Les chemins de cette péninsule longue de 40 km et large d’à peine 15 km ne bouleversent pas que les repères géographiques. Dans ce bout d’île en forme de doigt rocheux défiant le pouvoir central de