Là-haut, écrire à tout vent
A Montricher (VD), les écrivains vivent en cabanes, ermitages suspendus comme le temps
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 5 minutes
Ma nuit en cabane (2/5) » Loin du monde, perché dans les arbres, perdu au milieu d’un étang ou lové au pied des cimes: cette semaine La Liberté invite à dormir dehors.
Trouée d’un ciel rapide, la canopée de béton chante. Le vent glissé sur le pied du Jura s’enroule en tierces sonores aux poteaux de la Fondation Michalski, avant d’aller rider le Léman qui se devine au loin. Une bise à déplumer un écrivain. Tous sont donc à l’abri, perchés dans leurs hautes cabanes, penchés sur leurs écritoires numériques. Venus pour travailler, faire œuvre. Nous pour y passer la nuit.
Privilège rare, les maisonnettes amarrées à la futaie de béton étant réservées aux artistes choisis pour y séjourner quelques semaines ou mois. Un temps suspendu, dédié à l’écriture et délivré de toute contingence (lire ci-dessous).
En cette fin d’après-midi, le Mont-Blanc devenu rose saillit au loin dans un paysage bientôt pâle. Tandis que les champs qui entourent Montricher se couchent dans le souf