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«Tu ne connais pas l’océan, mon ami»

L’équipage du cargo est composé d’une vingtaine d’hommes. A sa tête, le capitaine Jacek Furmanek

Le capitaine Jacek Furmanek, un Polonais au caractère bien trempé, dirige une équipe de vingt-deux marins. © KP
Le capitaine Jacek Furmanek, un Polonais au caractère bien trempé, dirige une équipe de vingt-deux marins. © KP
«Tu ne connais pas l’océan, mon ami»
«Tu ne connais pas l’océan, mon ami»
Joey, l’un des nombreux marins philippins à bord. © KP
Joey, l’un des nombreux marins philippins à bord. © KP

Kessava Packiry

Publié le 18.07.2018

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Un cargo pour New York (3/5) » Avec cette première série estivale, La Liberté suit les pérégrinations de son collaborateur Kessava Packiry, parti de Liverpool en cargo pour rejoindre New York.

«Trente-cinq jours sans voir la terre/Pull rayé, mal rasé…» Couché dans ma cabine, je fredonne. Pas moyen de m’ôter cette chanson d’Axel Bauer de la tête. La nuit a été agitée. J’ai senti le cargo taper, sa coque grincer, mon lit s’envoler. Il est six heures, quelque part au milieu de l’océan. Cela fait six jours que l’Atlantic Sky a quitté Liverpool pour New York. Je me lève rejoindre les hommes de quart, sur la passerelle de commandement. Le capitaine s’y trouve déjà, penché sur l’un des nombreux écrans de navigation. En guise de salut, je lance: «La mer a été mauvaise cette nuit!» Le capitaine est Polonais, imposant, entier. Il ne sourit pas, il éclate de rire. C’est un peu vexant.

A 56 ans, Jacek Furmanek sillonne les mers depuis 31 ans. Et des «mers mauvaises», il en a vu. «T

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