Le gazon après les frissons et la mousson
Jean-Luc Pasquier
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Jardinage
Les pieds dans l’eau tiède avec les pantalons retroussés sur les genoux, Tchang contemple les terrasses aux reflets d’argent. Avec son large chapeau de paille, il surplombe les rizières qui miroitent le blanc pur des cumulus sertis dans l’azur. Tchang a terminé la mise en terre des jeunes brins. Il est fier de ses plantules car elles commencent à s’ériger au-dessus des plans d’eau. Ces graminées nourricières permettent à sa famille de s’alimenter, sans plus. Alors il veille à ce que tout se passe pour le mieux afin que sa nurserie de grains de riz ne manque de rien. Surtout pas d’eau. Il implore le ciel pour que la mousson arrive au bon moment. Et il prie ses protégées d’être patientes si jamais les ondées venaient à tarder.
Car Tchang apprécie le soleil et le vent, certes, mais pas plus d’une journée durant. Alors, dès que la pluie s’efface derrière le bleu des cieux, Tchang commence à râler. Il râle contre les affres du Très-Haut et parle tout bas à ses brins de r