Marthe Keller, la transfrontières
L’actrice franco-suisse a passé sa vie à traverser les frontières sociales, culturelles ou géographiques
Anne Diatkine, Libération
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Cinéma » Parfois, Marthe Keller disparaît et se met «sous l’armoire». Sa famille sait que rien ne sert de s’inquiéter, il faut attendre qu’elle sorte de la cachette, «comme un chat». En général, elle s’est carapatée au bout du village de Verbier, pas très loin de Bâle, où elle a grandi, et elle lit, écoute de la musique, et marche pendant des heures, 18 kilomètres par jour dans la campagne, observant les petites bêtes, la clarté du paysage.
Elle dit qu’elle ne s’ennuie jamais toute seule, qu’elle est «prisonnière de son indépendance», qu’elle n’a pas besoin d’être vue, «même si c’est contradictoire pour une actrice». On la croit volontiers en dérobant le titre des livres sur la table basse: L’homme sans qualités en plusieu