Yolande Moreau, bonne à tout faire
La comédienne belge incarne une gouvernante dans le film Les Estivants. Un rôle qu’elle connaît bien
Anne Diatkine
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Cinéma » C’est un samedi, il pleut sur le Rond-Point des Champs-Elysées comme ailleurs en France, les gilets jaunes sont absents mais pas les CRS qui s’ennuient, tout en bloquant l’accès au théâtre. Yolande Moreau, qui chante Prévert dans un spectacle musical, y est seule, les lumières sont éteintes, et c’est dans l’obscurité qu’on finit par se rencontrer. Ses yeux bleu pétrole semblent comme deux lampes de poche qui trouent l’espace silencieux.
Au cinéma, elle est fabuleuse dans Les Estivants, le film choral de Valeria Bruni-Tedeschi, où elle incarne une gouvernante qui, en gros plan, réduit à néant un homme de pouvoir très haut placé. L’inversion du rapport de force remplit d’une jubilation telle qu’on en oublie que ce personnage est également «raciste et xénophobe&