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Netflix paie cher sa suprématie

Le géant du streaming vidéo dépense beaucoup pour conserver et attirer les clients

Netflix met notamment beaucoup d’argent dans la campagne pour les Oscars de son film Roma, d’Alfonso Cuarón. © Netflix
Netflix met notamment beaucoup d’argent dans la campagne pour les Oscars de son film Roma, d’Alfonso Cuarón. © Netflix
Publié le 28.01.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ecrans » Avec près de 140 millions d’abonnés dans le monde, Netflix est de loin le leader de la vidéo en streaming, mais ce succès se fait au prix d’une coûteuse course aux productions originales, face à une concurrence toujours plus acharnée. Le groupe américain, qui est derrière des succès comme House of Cards ou Stranger Things, a engrangé sur les trois derniers mois de l’année 2018 plus de 8,8 millions de nouveaux abonnés, mieux que ce qu’il espérait lui-même. Il table sur plus de 148 millions d’abonnés au total à la fin du premier trimestre 2019, selon les derniers chiffres publiés. Sur toute l’année 2018, la plateforme a attiré près de 30 millions de nouveaux souscripteurs.

C’est surtout grâce à l’international que Netflix progresse, avec 7,3 millions de nouveaux abonnés en dehors des Etats-Unis au dernier trimestre, le groupe récoltant les fruits d’investissements massifs dans des productions locales ces dernières années, comme Marseille en France ou Dark en Allemagne. Netflix a, selon certains analystes, dépensé autour de 12 milliards de dollars en contenus en 2018, avec des séries mais aussi des films comme Bird Box avec Sandra Bullock, sorti toute fin 2018 et vu selon le groupe par 80 millions d’usagers en quatre semaines.

Golden Globes

Une stratégie dépensière qui a payé aussi côté critique avec plusieurs récompenses aux Golden Globes, dont le film du Mexicain Alfonso Cuaron, Roma, dans les catégories meilleur film étranger et meilleur réalisateur. Les Golden Globes «ont renouvelé la confiance des investisseurs dans la stratégie centrée sur les contenus et cette (bonne) publicité devrait aider la croissance du nombre d’abonnés au premier trimestre» 2019, estimaient récemment les analystes de Canaccord.

Précurseur dans le streaming vidéo, Netflix a aujourd’hui de nombreux concurrents qui, même s’ils sont loin derrière, connaissent un succès grandissant, comme Hulu, Amazon, ou HBO (Game of Thrones).

Nouveaux rivaux

Il va aussi devoir affronter des nouveaux rivaux: Warner Media ou Disney, qui se lancent dans le streaming vidéo, un marché porté par les nouvelles habitudes des téléspectateurs, avides de programmes à la demande et ravis d’abandonner des bouquets câble ou satellite américains très chers. D’où la nécessité pour Netflix de dépenser beaucoup pour conserver et attirer les clients. Mais ces dépenses pèsent sur sa rentabilité, ce qui ne plaît pas aux investisseurs. Le titre a d’ailleurs dégringolé en Bourse, perdant près de 4% dans les échanges d’après-séance, dans la foulée de la publication des résultats.

Les investissements dans les contenus vont continuer à «plus grande échelle», a indiqué Ted Sarandos, responsable des contenus lors d’une interview avec un analyste diffusée sur internet après la publication des résultats, sans donner de chiffre. Pour compenser ses dépenses, Netflix a d’ailleurs annoncé cette semaine une nette hausse de tarifs aux Etats-Unis, faisant passer l’offre de base de 7,99 à 8,99 dollars et son offre la plus complète, qui permet de regarder quatre écrans à la fois en très haute définition, va croître de 2 dollars, à 15,99 dollars. ATS

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