La Liberté

« Nous essayons de rendre le monde meilleur »

L’article en ligne – Parle-moi de ta cause ! » Marion*, éducatrice âgée de 25 ans, a participé à la manifestation Rise Up For Change sur la place fédérale à Berne le 22 septembre dernier. Elle dit avoir été choquée par les autorités.

« Ce sont des femmes, hommes et enfant exilés dénonçant le régime de désagrégation sociale de l'aide d'urgence qui manifestaient non loin de la place fédérale » relaie le communiqué du collectif Poya Solidaire. © Climatestrike
« Ce sont des femmes, hommes et enfant exilés dénonçant le régime de désagrégation sociale de l'aide d'urgence qui manifestaient non loin de la place fédérale » relaie le communiqué du collectif Poya Solidaire. © Climatestrike

Mélodie Rossier

Publié le 04.10.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

« Ce n’était pas la première fois que je prenais part à un rassemblement en faveur du climat, c’est une cause essentielle pour moi. J’ai décidé de venir à Berne avec une amie à cette grande manifestation durant les sessions parlementaires. Nous nous étions réunis sur la place fédérale, en face du parlement, pour demander pour la énième fois une réaction politique à la hauteur de l’urgence climatique. Quand nous sommes arrivées, j’ai trouvé l’ambiance incroyable ! C’était très joyeux et détendu. Cela avait l’air de bien se passer avec les autorités. Tout était très organisé, il y avait une cuisine, de la nourriture récupérée et différentes activités. On aurait dit un petit village bienveillant, il y avait des gens de tout âge.
Cela avait donc commencé pour moi dans le calme et la détente. Puis nous avons entendu qu’une manifestation simultanée pour les droits des réfugiés, quelques rues plus loin, ne s’était pas passée de la même manière. Les militants et militantes avaient été fortement réprimés par la police. Par conséquent, un groupe s’est formé pour aller à leur rencontre, par solidarité. Mon amie et moi avons suivi. Arrivées sur place, nous avons vu une rangée de policiers armés avec des boucliers et derrière au loin, les autres manifestants et manifestantes. 
Après l’ambiance de la place fédérale, on était vraiment étonnées de voir des fusils à balles en caoutchouc et un camion à eau. J’ai déjà participé à d’autres manifestations de ce style à Lausanne, et d’habitude il y a toujours une discussion avec plusieurs sommations et explications de la part de la police détaillant ce qu’il va se passer. Cette fois-ci, rien. Lorsque nous nous sommes avancés dans leur direction avec de la musique et nos sourires, ils ont tiré au sol. Le bruit est vraiment impressionnant. Je me suis sentie déstabilisée et en danger, j’ai eu peur. 
Finalement, nous avons réussi à rejoindre l’autre groupe de militants et la police s’est écartée. J’ai pu retrouver un de mes amis qui rentrait d’un examen à l’hôpital : il a reçu une balle en caoutchouc dans la figure. Après cette expérience bouleversante, je suis encore interpellée par la différence de traitement des deux groupes, alors que nous essayons de rendre le monde meilleur. »
 

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