La Liberté

«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»

«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»
«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»
«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»
«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»
«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»
«A l’armée, on se serrait les coudes entre filles»
Publié le 09.11.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Dis-moi tout!

Emilie Vauthez

25 ans, sergent

«Mon père est allé jusqu’à devenir lieutenant-colonel et le voir partir à l’armée et raconter ses expériences, bonnes comme mauvaises, m’a très tôt donné envie de me porter volontaire. Ça n’a d’ailleurs surpris personne dans mon entourage quand j’ai pris cette décision, puisque, à 4 ans, déjà je m’habillais en militaire pour jouer! Finalement, je retiens énormément de positif de cette expérience, où j’ai appris à repousser mes limites, tant physiques que psychologiques. Etre une femme dans ce monde masculin n’a certes pas toujours été facile, mais on se serrait les coudes entre filles et, devenue sergent, j’ai pu montrer que je n’allais pas me laisser marcher sur les pieds. J’encourage vraiment les femmes à oser se lancer dans cette aventure. Je pense d’ailleurs qu’un service féminin obligatoire pourrait être une bonne idée, car on découvre quelque chose de différent de notre quotidien.»

Sylvie Morel

20 ans, soldat

«Ça faisait un moment que je me disais qu’il fallait que je fasse l’armée. Je voulais me prouver que j’en étais capable, me pousser à dépasser mes limites. Je savais qu’il y aurait des moments durs, et je ne me suis pas trompée, mais je ne regrette pas mon choix. C’est une bonne école de vie, une expérience positive franchement. On y fait de belles rencontres, bien que j’aie eu affaire au début de mon service à un soldat qui m’envoyait des messages osés, et qui a dû changer de caserne par la suite. Après, pour moi, dix-huit semaines c’est bien assez, je suis contente d’avoir fini et de ne pas grader! Quant à savoir s’il serait judicieux d’instaurer un service féminin obligatoire, je suis plutôt contre. Toutes les femmes ne souhaitent pas faire l’armée et je trouve bête de les forcer. En revanche, de plus en plus de femmes s’engagent volontairement et elles sont les bienvenues.»

Anna-Bettina Vonlanthen

26 ans, sergent-major chef

«Pour moi, m’engager dans l’armée, c’était un rêve d’enfant. Je voulais d’une part tester mes limites, et d’autre part je considère que je ne peux pas revendiquer les mêmes droits que les hommes si je n’ai pas également les mêmes devoirs. Je pense donc que le service féminin devrait être obligatoire selon le même fonctionnement que celui des hommes et je ne suis légitime pour donner cet avis que si j’ai moi-même fait l’armée au préalable. Bien sûr, mon choix a un peu surpris mes amis, mais ils me connaissent, et savent que quand je commence quelque chose, je vais au bout. Seule ma mère a au départ eu peur pour moi, mais elle a fini par s’habituer et accepter. L’expérience que j’en retire est très positive. Face à un problème à régler ou face au stress, l’armée m’a beaucoup appris sur moi en tant que personne, cheffe et camarade.»

tEXTES ET PHOTOS Elea Jacquot

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11