Dans l’ombre du Mont Blanc, c’est Alice Chemama elle-même qui nous raconte une histoire d’amour, d’aventure, de mythes et d’actualité tout autour de ladite montagne.

Alice et la montagne, c’est une longue histoire. Elle débute dans les années 90 avec le club piou-piou, dont elle ne garde que de vagues souvenirs de goûters et de monos. Plus tard, c’est son petit copain qui la met sur des skis, expérience qu’elle n’appréciera pas. Elle met fin à sa relation amoureuse, mais il grandit en elle une autre sorte d’amour, de fascination et d’admiration : pour les montagnes. Et même si elle et les sports d’hiver, ça fait deux, elle persiste et retente l’expérience quelques années plus tard. Elle finit sur un brancard, mais elle continue de vouer une admiration particulière pour cet environnement.

Un jour, elle postule pour une résidence d’artistes. Dans ses choix de destinations, elle glisse, un peu sur un coup de tête, après avoir fait défiler des photos sur Google, la Haute-Savoie entre la Réunion et la Martinique. Et devinez quoi : c’est en Haute-Savoie que sa candidature a été retenue. Difficile pour Alice de se réjouir quand la une des journaux déplore la qualité de l’air et quand la spécialité locale est le décolletage, c’est-à-dire la fabrication de pièces comme les vis et les écrous.

Mais bon, Alice ne se démonte pas. À tel point qu’elle y va, au musée du décolletage. Et à la sortie, contre toute attente, elle est ébahie. Et ce n’est que le début. Plus elle cherche à se familiariser avec la région, plus elle en découvre des histoires, des mythes et des légendes, et plus elle l’aime. La Haute-Savoie l’époustoufle, l’ébahit, la fascine.

Alice nous emmène donc à la découverte des histoires qui font cette région, la vallée de l’Arve, et surtout le Mont Blanc. Entre récits incroyables d’alpinistes disparus et d’accidents d’avions, entre histoires d’ermite, de première et de deuxième guerre mondiale, on voyage dans le temps et par tous les temps, le blizzard, la pluie, de jour et de nuit. Et comme elle, on est fascinés.

Elle rentre ensuite au bercail. Le confinement. Une fois celui-ci terminé, la vie reprend un semblant de normalité et Alice part à l’assaut du massif avec un guide et une copine. Ils arrivent en haut, Alice est émerveillée par la vue, le guide est content d’avoir du réseau, il peut traiter ses mails. Elle termine l’aventure épuisée mais pas à bout de souffle. Elle ne peut pas penser à autre chose, il faut qu’elle y retourne.

Aussi intéressant que divertissant

Dans l’ombre du Mont Blanc nous raconte avec beauté l’histoire de cette montagne, énigmatique, mystérieuse, fascinante et incroyable. On en apprend beaucoup de choses, tant des mythes que des faits réels, et la balance entre l’histoire et le documentaire est juste. Alice nous prend la main et nous balade entre derrière son ordinateur dans son appartement et les sommets alpins, en traversant les époques.

Les couleurs des planches nous donnent le ton, les paysages vendent du rêve, les visages sont expressifs, l’écriture et le style familiers, l’humour bien dosé. On aimera particulièrement les annotations, les commentaires, qui font sourire du début à la fin. Je peux affirmer que le lecteur ferme le livre d’abord avec un sourire aux lèvres et ensuite avec l’envie de découvrir la région. Quand est-ce qu’on y va ?

Fiche technique :
Titre : Dans l’ombre du mont Blanc
Auteur : Alice Chemama (scénario, dessin)
Public : tous publics
Date de parution : 17.09.2021
Collection : Hors Collection Dargaud
Nombre de pages : 132 pages