La Liberté

Adieu les caissières!

Une caisse ­automatique à apprivoiser. © Mona Heiniger
Une caisse ­automatique à apprivoiser. © Mona Heiniger
Publié le 05.12.2017

Temps de lecture estimé : 1 minute

C’est ringard !

Bonjour les caisses automatiques. Abandonnées par les supermarchés, les caissières se voient remplacées par des machines. Bienvenue dans le monde 2.0.

Le moment crucial lors des courses, c’est de trouver la file idéale. Après de savants calculs, on se dirige vers celle qui semble la plus appropriée. Erreur fatale: on n’avait pas fait attention à la retraitée en train de raconter la vie de ses huit matous à la caissière. La même qui tente de battre le record national du nombre de pièces de monnaie échangées en une seule transaction. Un malheur n’arrivant jamais seul, juste devant, les enfants d’une mère au foyer nous réjouissent de notre condition de célibat, que nous décidons immédiatement de prolonger.

On commence à hésiter, à faire de l’œil aux autres caisses. Reprise des calculs minutieux et là, ô merveille, apparaissent dans notre champ de vision des caisses automatiques. Ni une, ni deux, on s’y glisse et se transforme en caissière intermittente, rêve d’enfance enfin réalisé. Réjouissance, on peut scanner nos quatre produits estampillés «action» sans honte; le plat précuisiné du soir bourré de sel et d’additifs n’a rien à envier à la junk food qui suit. Finalement, une mayonnaise light et un paquet de quinoa, pour déculpabiliser. Etape finale, le paiement. On s’aperçoit que le billet de dix francs ne suffira pas. Toujours sans honte; la machine ne nous juge pas contrairement à la caissière et la file de clients habituellement derrière nous.

Pas de jugement non plus lorsqu’on supprime le quinoa et quitte le magasin en disant au revoir et merci à un robot. Asimov serait si fier de nous. Gain de temps, évitement des contacts sociaux, refus de paiement en toute tranquillité… Pile lorsqu’on se demande pourquoi ce système a mis si long à gagner nos magasins, on recroise la vieille dame qui nous annonce: «La caissière a été très gentille, il me manquait 60 centimes et elle les a mis de sa poche!» Finalement, les machines ne remplaceront jamais vraiment les humains.  Mona Heiniger

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