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Airbnb pour payer son loyer

Certains jeunes mettent en location une partie de leur logement Airbnb pour payer son loyer

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Airbnb pour payer son loyer
Publié le 25.09.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Société » Avec plus de 140 millions de clients, Airbnb est le leader mondial de la location de logements. Créée en 2008, cette plateforme communautaire met en contact hôtes et voyageurs à la recherche de logements. Pour Marie* et Jeanne*, hôtesses depuis juin, tout a commencé par hasard: «Jeanne était dans une période compliquée financièrement, elle cherchait à se faire un peu d’argent. J’avais entendu parler d’Airbnb mais n’avais jamais utilisé cette plateforme. On s’est dit: pourquoi pas?», se souvient Marie, 30 ans.

Colocataires depuis deux ans, elles se sont lancées pour aider Jeanne, 25 ans, à payer le loyer. Un master en psychologie en poche, elle peine à trouver un premier travail et jongle avec les petits boulots.

«En tout, on a reçu une trentaine de voyageurs. Ils dorment dans ma chambre, peuvent utiliser toutes les pièces sauf la chambre de Marie, qui leur est interdite», détaille la jeune diplômée. Elle s’arrange pour dormir chez sa mère ou son copain lorsque sa chambre est réservée: «Cela ne les dérange pas, ils comprennent que j’aie besoin d’argent. Pour moi, ce n’est pas trop astreignant: c’est Marie qui s’occupe de nos hôtes», confie-t-elle.

Revenus non déclarés

Chaque nuit louée leur rapporte entre trente et quarante francs. Les revenus sont partagés: «Je prends un tiers. Cela peut sembler peu comme c’est moi qui m’occupe de tout, mais j’ai accepté de faire ça pour aider Jeanne. Il faut quand même qu’elle y trouve son compte», soutient Marie. Les deux jeunes femmes n’ont pas annoncé à leur régie la situation considérée juridiquement comme une sous-location: «En théorie, on devrait le dire au bailleur. Mais bon… Nous-mêmes sous-louons l’appartement à une autre fille qui ne nous a pas annoncées à la régie non plus», constate Jeanne. Si elles avaient peur des dénonciations de voisins au début, elles se sont rapidement rendu compte que, dans leur immeuble de 24 appartements, personne ne fait attention à qui entre ou sort.

Attention à la résiliation

Josiane Gallet, responsable administration et finances à la Régie Châtel, confirme: «En Suisse, le locataire ne peut en aucun cas sous-louer son bien sans autorisation écrite du bailleur. L’autorisation est en principe acceptée, pour autant que le montant de la sous-location soit communiqué et ne soit pas utilisé comme source de revenu personnel.» Ainsi, par la simple omission d’une demande écrite, Marie et Jeanne s’exposent à la résiliation du contrat de bail de leur locataire.

Josiane Gallet poursuit: «A ce jour, nous n’avons pas eu affaire à ce phénomène mais nous sentons que cela arrive. Ce que je peux vous dire, c’est que la responsabilité de toute situation causée par un sous-locataire incombe au locataire.» Informées de ces risques et conditions, Marie et Jeanne assurent que cette situation prendra fin dès que Jeanne trouvera son premier emploi.

*prénoms d’emprunt

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