La Liberté

Au son des troubadours

Sous le pont, une discussion sur les talents du potier ­débute. © Clara Kunz
Sous le pont, une discussion sur les talents du potier ­débute. © Clara Kunz
Publié le 21.11.2017

Temps de lecture estimé : 1 minute

J’ai testé pour vous!

Le Moyen Age est une époque souvent perçue comme obscure. Elle réserve pourtant bien des merveilles aux téméraires qui osent s’y aventurer. J’ai testé pour vous la vie médiévale.

Souvent considéré comme obscur, le Moyen Age fait trembler. Curieuse de découvrir ses us et coutumes, je m’y aventure le temps d’une fête médiévale locale.

J’ai posé mon baluchon à l’orée de la fête. Ma tenue, modeste, est composée de souliers en cuir, d’une chainse (sous-robe médiévale) et d’une cotte bleue (robe médiévale) couvrant complètement mes jambes. Une coiffe de lin, attachée dans ma nuque, cache mes cheveux. La tenue me protège autant du froid que des voyeurs. Alors que le soleil dore les murailles, celles-ci m’incitent à pénétrer leur enceinte.

Prestement, je fleure l’odeur de la soupe et des rôtis. Je m’attable avec quelques damoiselles et damelots. Un bol de lentilles fumantes arrive. Pour agrémenter le repas, je débourse encore quelques pièces d’argent. Le tavernier me sert de la bière dans une coupe en terre cuite. Repus, les danseurs arrivent sur la place. Je me laisse entraîner au son de la cornemuse et de la lyre. Les bras s’enlacent, les jambes se lèvent, la danse unit.

Soudain, un coup de canon! Les tireurs commencent leurs démonstrations. Les curieux s’empressent autour d’eux pour admirer arquebuse, canon et couleuvrine. A chaque tir, la foule se protège les oreilles et entrouvre la bouche selon les conseils du canonnier. Lassée, je passe par la rue des marchands: à ma droite, la devanture de l’armurier, à ma gauche, celle du potier. Des poulardes croisent mon chemin, un chat miaule non loin. Ma bourse tombe, un chevalier me la rend, un sourire aux lèvres. Distraite, je ne vois pas les poulardes se faire plumer.

A mesure que la nuit tombe, tous rentrent au logis. Pour certains, une tente de toile, pour d’autres, les murailles. Le mien se trouve sous un pont. Etendue sur de la paille fraîche, j’entends encore le chant des troubadours. Demain, le coq m’éveillera à nouveau au vingt-et-unième siècle.  Clara Kunz

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