Parle-moi de ton taf !

Diplômée de l’Ecole de couture de Fribourg, Cylia Remund, 24 ans, concilie sa passion et ses convictions.

«J’ai découvert le métier de costumière lorsque j’étais au gymnase. Je faisais partie de la troupe de théâtre et nous avons dû créer nous-mêmes nos costumes. Il nous fallait tisser un fil rouge entre les personnages, cerner leur personnalité et trouver comment les caractériser. A ce moment, je me suis dit: «Trop bien, je veux faire ça!» C’est ainsi que je me suis retrouvée à l’Ecole de couture de Fribourg. J’ai fait le CFC de couturière puis la spécialisation de costumière de théâtre, que j’ai terminée en juin passé.

Le costume de théâtre me passionne parce que j’adore chercher à retranscrire le caractère d’un personnage dans son apparence. Par exemple, si un personnage est bloqué dans sa tête, tu peux faire un costume qui le contraint dans ses mouvements. Son identité, ses émotions peuvent être retranscrites physiquement dans son costume. J’aime aussi le fait que le costume de théâtre va à l’essentiel. Il doit être pratique et visuellement efficace. Il ne s’encombre pas de chichis qui ne seront pas visibles une fois porté sur scène.

Ma façon de créer des costumes évolue avec moi. Quand je regarde des projets que j’ai réalisés il y a quelques années, je sais que je ne les aurais plus faits de la même façon aujourd’hui. Je suis vegan et militante pour le climat, et ces aspects de ma personne se reflètent dans ma manière de créer des costumes. Par exemple, je fais en sorte, le plus souvent possible, de chercher des vêtements et des accessoires de seconde main car c’est plus écologique et plus économique que d’acheter neuf. Et si je crée un vêtement de toutes pièces, je n’utilise plus de matières animales. J’ai déjà fait des costumes entièrement composés de matériaux de récupération. Heureusement, il existe toujours des alternatives en accord avec mes valeurs.» Sheena Blezinger