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Aventures et mystères en Afrique

L’article en ligne – Critique BD » Le duo Desberg et Labiano (auteurs de Black OP) est de retour en ce début d’année avec une nouvelle série et met le cap sur le Kenya et l’Éthiopie des années 1920 pour un récit de voyage sur fond de colonialisme.

Wallace, riche colon anglais, semble n’avoir peur de rien, si ce n’est peut-être de l’énigmatique Naïsha. © Editions Dargaud
Wallace, riche colon anglais, semble n’avoir peur de rien, si ce n’est peut-être de l’énigmatique Naïsha. © Editions Dargaud

Hai Yen Pham

Publié le 29.01.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Un crépuscule rougeoyant, une région déserte à quelques kilomètres de Nairobi, un troupeau de vautours s’agglomérant sur les dépouilles de deux Kenyans criblés de coups de couteau. Le Lion de Judah, dernière collaboration du scénariste Stephen Desberg et du dessinateur Hugues Labiano, explore le Kenya des années 1920, alors colonie de l’Empire britannique. 


Les cadavres fortement détériorés conduisent le sergent Kites et son subalterne vers un suspect, John Wallace, un colon anglais orgueilleux à qui tout souriait : une grande demeure, une plantation au-dessus de la capitale, un mariage en vue avec sa fiancée éprise. Sans autre forme de procès, Wallace est accusé du meurtre des deux hommes, puis jeté en prison et déclaré mort. Lorsqu’il parvient à s’évader, c’est au tour de Naïsha de le traquer, une mystérieuse femme noire qui semble connaître des détails obscurs du passé de Wallace. Comme si les secrets manquaient à l’équation, les pérégrinations de Wallace le mènent également sur les traces d’un trésor…
Condensant nombre d’ingrédients pour les amateurs et amatrices de récits d’aventures, Desberg et Labiano s’attachent avant tout à planter avec précision le décor et les bases de leur intrigue. Les quelques indices semés çà et là semblent promettre un développement fort en péripéties. Entre le meurtre des deux hommes noirs, le lien unissant Naïsha et Wallace et la piste du trésor sur laquelle ce dernier s’est lancé, les interrogations créent une tension maîtrisée et engageante : on a envie d’en savoir plus. 


Si le personnage principal est intriguant et se la joue héroïque, il est toutefois difficile de l’apprécier à ce stade étant donné ses intentions et son passé encore flous. De même, ce premier volet donne peu d’indications sur le traitement du colonialisme : on ignore pour l’heure si la question sera exploitée davantage ou si elle sert principalement de paysage au récit. Reste donc à découvrir si les mystères et les sujets promis sont à la hauteur du suspense introduit.


Le Lion de Judah, livre I
Par Hugues Labiano et Stephen Desberg
Editions Dargaud
Paru le 17 janvier 2020
 

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