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Cure de jouvence à Berne

A gauche comme à droite, des jeunes s’engagent jusqu’à se porter candidats aux élections fédérales. Interview de quatre politiciens en herbe

A moins de 30 ans, ils rêvent déjà de Berne. De g. à dr.: Stephen Mengual (PDC), Immaculée Mosoba (PS), Yasmina Savoy (PLR) et Stiobban Godel (UDC). © Héloïse Hess
A moins de 30 ans, ils rêvent déjà de Berne. De g. à dr.: Stephen Mengual (PDC), Immaculée Mosoba (PS), Yasmina Savoy (PLR) et Stiobban Godel (UDC). © Héloïse Hess

Justine Fleury

Publié le 16.09.2019

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Elections » Ils sont jeunes et ils sont engagés au sein des jeunes sections de leurs partis respectifs. Stiobban Godel (UDC), 26 ans, est agriculteur, Immaculée Mosoba (PS) a 25 ans et étudie le droit, Yasmina Savoy (PLR), 21 ans, effectue un stage dans une banque et Stephen Mengual (PDC) se présente à 25 ans comme un négociant en bourse. Candidats aux élections fédérales qui auront lieu le 20 octobre prochain, ils ont répondu aux questions de la Page Jeunes.

Pour commencer, où faut-il selon vous mettre les priorités au niveau politique?

Immaculée Mosoba: Actuellement, c’est la place de la femme dans la société, au niveau privé et professionnel, qui me paraît le plus préoccupante.

Stephen Mengual: Je dirais les relations entre le privé et le professionnel d’une manière générale. La Suisse doit se moderniser pour que ses habitants, les jeunes parents en particulier, puissent mieux conjuguer leurs vies professionnelle et privée.

Yasmina Savoy: A mes yeux, le climat et la prévoyance font partie des nombreux sujets brûlants dont il faudra traiter. Le système vieillesse est une source d’énormes défis.

Stiobban Godel: Je suis d’accord pour le climat et j’ajouterais les relations avec l’Union européenne. En tant qu’agriculteur, le premier thème me touche particulièrement.

Alors à ce sujet, quelles mesures concrètes faut-il entreprendre pour diminuer les émissions de CO2?

YS: Je suis pour le principe du pollueur-payeur. Si des consommateurs créent un tort en polluant plus que nécessaire, ils doivent payer.

SG: Oui, il faut éduquer le consommateur. Il doit comprendre l’importance de manger des aliments de saison et arrêter d’acheter des produits venus de l’autre bout du monde. Si par la communication nous n’y arrivons pas, il faudra en venir à taxer plus fortement les produits importés.

SM: Un investissement supplémentaire devrait aussi être consacré au développement des énergies renouvelables, que ce soit via les écoles polytechniques ou les entreprises, afin qu’elles puissent commercialiser plus facilement de nouvelles technologies.

IM: Je soutiens de mon côté le «Plan Marshall» climatique proposé par le PS afin de s’affranchir des énergies fossiles d’ici à 2045.

Dans un autre domaine, comment mettriez-vous fin aux inégalités salariales?

SM: Alors personnellement, je n’aime pas que l’Etat mette son nez dans les affaires des privés. Il pourrait demander aux entreprises des preuves que, à compétences égales, leurs employés aient la même rémunération. Mais en aucun cas, l’Etat ne doit imposer les salaires aux entreprises.

IM: C’est pourtant le rôle de l’Etat de veiller à ce que les qualifications des personnes soient valorisées équitablement. Il faut augmenter les contrôles dans les entreprises et permettre aux femmes d’accéder à des postes haut placés. Pour l’instant, la Confédération n’a fait qu’entreprendre des minimesures insuffisantes.

SG: Mais une base légale suffisante existe, il faut simplement l’appliquer. Mais pour cela, il faut que les employées lésées portent plainte. Peut-être qu’en simplifiant la procédure, on allégerait le fardeau de la victime.

YS: Notons que le problème ne se trouve pas uniquement au sein des entreprises, il est ancré dans notre société. Les filles ne sont pas éduquées comme les garçons. On ne peut pas juste rédiger une loi, les mentalités doivent changer. Cela commence, entre autres, par l’octroi d’un congé parental.

Songerez-vous aux jeunes, une fois installés sous la coupole?

YS: Oh, il y a tellement à entreprendre… Commençons par leur faire davantage confiance. Il faut arrêter de vouloir contrôler leur manière de vivre. Récemment, on a parlé de taxer la plate-forme Netflix. Agir ainsi, c’est vouloir influencer notre façon de consommer.

IM: J’aimerais de mon côté inciter les jeunes à s’intéresser à la vie politique, en organisant des débats qui leur sont adressés, par exemple.

SG: Il est important de bien former les jeunes et de les aider à s’orienter, tout en leur laissant le libre choix. Pourquoi ne pas inviter les entreprises à mieux mettre en avant les besoins de l’économie et les débouchés actuels?

SM: Au niveau de la formation, je trouve que l’apprentissage pourrait être davantage valorisé. Les jeunes devraient aussi recevoir une meilleure éducation financière afin d’éviter l’endettement.

Si vous receviez un billet de 100 francs, que feriez-vous?

SM: Je partagerais des verres avec mes amis et ma famille.

SG: Oui, je pense que j’inviterais des copains à manger.

IM: Je partagerais cet argent avec mes parents. Je ne suis pas du genre à dépenser inutilement.

YS: J’épargnerais une partie et j’investirais l’autre dans un projet en lien direct avec la jeunesse.

Et s’il fallait rendre un seul livre obligatoire à l’école, lequel serait-ce?

SM: La Constitution.

YS: Je vais mentionner le livre qui m’a le plus marquée: Mémoires d’une jeune fille rangée, de Simone de Beauvoir.

SG: La Terre, d’Emile Zola.

IM: Hum. Je mettrais en avant les biographies de personnes inspirantes comme Nelson Mandela.

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