La session d’examens arrive. Les bibliothèques sont fermées, tous vos copains sont confinés ou au ski, et une toux sèche fort suspicieuse vous retient d’en appeler aux camarades d’étude que vous connaissez moins bien. Une seule solution pour tromper la solitude durant cette période éprouvante : les gongbangs.

En dépit de ses sonorités frivoles, ce terme signifiant en coréen « diffusion d’étude » désigne des vidéos au contenu fort respectable : pendant deux, trois heures, voire plus – les plus longues atteignent 12 heures – vous pouvez y observer un inconnu en train de travailler, dans sa chambre ou dans une bibliothèque. Dans le monde anglophone, ces vidéos sont normalement regroupées sous l’appellaion « Study With Me », et comptabilisent pour certaines plusieurs de millions de vues.

Si certaines, comme celle-ci, sont agrémentées de musique, d’autres sont dépourvues de son. Elles précèdent la pandémie : les premières émergent en 2018 en Corée du Sud avant de se populariser dans le reste du monde. Les adeptes de ces vidéos expliquent leur intérêt par leurs vertus méditatives ou leur aspect « téléréalité »  – car ce sont souvent de véritables étudiants qui se mettent ainsi en avant. Mais durant le confinement, elles ont été prises d’assaut par des étudiants en quête de motivation : « Première fois que je travaille 2h complet sans procrastiner! Merci beaucoup :) » commente par exemple un utilisateur sur une vidéo Study With Me publiée par le youtubeur Grégoire Dossier.

Si malgré toutes les explications sur le succès de ces vidéos, dont la production nécessite en général de maigres moyens, leur caractère viral reste une surprise. Elles peuvent donner de l’espoir aux étudiants qui auront enfin pris goût aux études grâce à ces camarades d’études coréens dénichés sur YouTube. Car s’ils échouent tout de même à leurs examens, ils pourront envisager une carrière alternative de YouTubeur, … en retournant à leurs révisions, avec une caméra cette fois.