La Liberté

Des gestes pour survivre

Un ambulancier suisse souhaite améliorer la chaîne de secours au Sénégal

Michaël Tchomnoué et son équipe ont organisé une campagne de communication durant l’automne pour récolter des fonds. © DR
Michaël Tchomnoué et son équipe ont organisé une campagne de communication durant l’automne pour récolter des fonds. © DR

Lalie Bays

Publié le 04.12.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Secours » «Au Sénégal, une personne meurt toutes les dix minutes à cause d’un arrêt cardiaque non pris en charge.» Michaël Tchomnoué, ambulancier suisse de 30 ans, est le fondateur de l’association African Resuscitation Council (ARC), qui a pour objectif de former la population sénégalaise aux gestes de premiers secours.

D’origine camerounaise, Michaël Tchomnoué est allé plusieurs fois en vacances en Afrique, où il a pu se rendre compte de l’inefficacité du système de secours. C’est en 2015 qu’il a décidé de choisir cette problématique comme sujet pour son travail de diplôme, réalisé à l’Ecole supérieure d’ambulancier et soins d’urgence romande, au Mont-sur-Lausanne.

Aujourd’hui, ARC possède déjà une salle à Dakar dans laquelle les formations aux gestes de premiers secours commenceront en janvier 2019. Une quinzaine d’autres salles doivent ouvrir à plusieurs endroits du pays d’ici la fin de l’année prochaine. Le but avoué de Michaël Tchomnoué est de sensibiliser toute la population.

Le projet compte déjà une dizaine de bénévoles suisses, pas forcément issus du domaine de la santé, qui vont se relayer sur le terrain dès le début 2019. «Etre une équipe suisse est un avantage pour nous, car c’est vu comme une marque de qualité à l’étranger», affirme Socrate Djilo, étudiant en droit actif au sein du projet depuis son lancement.

De grandes ambitions

Les formations ne représentent que la première partie du projet. Une fois que les gestes basiques seront connus de la population, le projet est de fonder des écoles d’ambulancier et d’organiser un système de secours de qualité. «Si tout se déroule comme prévu, nous devrions ouvrir une école à Dakar d’ici 2025», explique Michaël Tchomnoué.

Parallèlement au développement de ce programme au Sénégal, le fondateur de l’association et son équipe souhaitent élargir leur zone d’activité dans d’autres pays d’Afrique, comme le Cameroun ou le Mali. Les raisons qui ont amené le projet à s’établir en premier lieu au Sénégal sont uniquement d’ordre administratif: le gouvernement a tout de suite soutenu le projet, mais la situation sanitaire est tout aussi inquiétante dans les pays voisins.

En commençant à former des ambulanciers, ARC va donc créer de l’emploi tout en augmentant la qualité de la chaîne de survie au Sénégal. L’organisation a besoin de fonds pour développer les différents aspects du projet. Dans ce but, elle a récemment organisé une campagne de financement participatif et a atteint le montant nécessaire à l’ouverture des différentes salles de formation.

Outre l’aspect financier, la concrétisation du projet nécessite aussi des formateurs prêts à transmettre leur savoir sur le terrain. «Le but est vraiment d’atteindre un travail de collaboration entre Suisses et Sénégalais, informe Michaël. Nous allons former des instructeurs locaux, pour qu’ils puissent gérer les formations de manière autonome dans le futur.»

www.arc-afrique.net

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11