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Ecriture inclusive: le masculin doit-il continuer à l’emporter?

Selin Kalan
Selin Kalan
Maxime Schmutz
Maxime Schmutz
Océane Guex
Océane Guex
Publié le 16.01.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Selin Kalan

18 ans, étudiante à l’ECGF

«Je ne suis pas contre l’écriture inclusive. Je comprends l’idée, mais je trouve qu’on devrait commencer par s’occuper de choses plus fondamentales. L’inégalité salariale est un problème plus urgent que la grammaire. Cela dit, l’introduction de l’écriture inclusive à l’école ne me dérangerait pas. Au contraire, je pense que cela peut apporter beaucoup aux enfants. Les petites filles s’intéresseraient peut-être plus aux métiers «masculins» si la féminisation des noms de métiers se répandait dans l’écriture. Il est en effet plus facile pour elles de s’identifier à une maçonne qu’à un maçon. Je ne suis en revanche pas sûre que l’écriture inclusive puisse réellement changer quelque chose pour les plus âgés. J’imagine qu’ils auront de la peine à se défaire de leurs vieilles habitudes quand ils devront écrire. C’est donc surtout aux nouvelles générations que l’écriture inclusive profitera.»

Maxime Schmutz

20 ans, au service militaire

«La question de l’écriture inclusive peut paraître anodine, mais personnellement, je la trouve importante. L’écriture est l’une des premières choses qu’on apprend à l’école. Je suis convaincu qu’elle peut transmettre quelques idées et que le changement des mentalités passe notamment par là. C’est déjà un bon début si on cesse de répéter aux enfants que le masculin l’emporte sur le féminin. L’introduction des principes de l’écriture inclusive ne pourra que faire progresser l’égalité des sexes. Je suis pour son utilisation dans les textes officiels et son enseignement à l’école. Je doute qu’elle complique l’apprentissage du français, car elle m’a l’air assez logique. Cela peut sembler anecdotique de débattre d’un tel sujet, mais je pense que chaque problème a son importance. On doit s’occuper de chaque inégalité au plus vite, y compris celles qui figurent dans la langue française.»

Océane Guex

20 ans, étudiante à la HEP

«L’introduction de l’écriture inclusive à l’école me semble être une bonne idée. Le but est que cela devienne un automatisme. Je ne pense toutefois pas qu’elle soit indispensable pour faire progresser l’égalité homme-femme. Il ne faut pas nécessairement commencer par l’écriture inclusive pour obtenir une vraie égalité. Ce serait évidemment une avancée si on l’utilisait plus souvent, mais ce n’est pas mal de continuer à employer les règles actuelles. Il ne faut pas voir le fait de tout mettre au masculin comme discriminant envers les femmes. Le français a effectivement été pensé par des hommes qui ne se souciaient guère de la représentation féminine. Je pense néanmoins qu’on doit relativiser et voir cela comme une simple règle d’application. Le masculin ne renvoie d’ailleurs pas toujours à l’homme. Il est parfois juste utilisé par défaut, à la place du neutre qui n’existe pas dans notre langue.» TEXTE ET PHOTOS Kessey Dieu

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