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Elle a fait un AVC à 25 ans

A la suite d’un violent coup à la tempe qu’elle a d’abord pensé être sans conséquences, Alicia Perrenoud a subi un accident vasculaire cérébral

Aujourd’hui pleine de vie, Alicia Perrenoud a pourtant frôlé le pire. © Héloïse Hess
Aujourd’hui pleine de vie, Alicia Perrenoud a pourtant frôlé le pire. © Héloïse Hess

Leonardo Gomez Mariaca

Publié le 28.06.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Témoignage » «Ça a commencé par de simples douleurs à la nuque», rapporte Alicia Perrenoud, étudiante en lettres à l’Université de Lausanne. Le 22 avril 2020, la jeune fille se blesse à la tempe. Le sang coule, mais elle se relève et continue sa journée normalement, sans se douter qu’elle serait bientôt admise au CHUV pour thrombose.

Le Dr Friedrich Medlin, neurologue et spécialiste des maladies cérébrovasculaires à l’HFR site de Fribourg, explique le phénomène: «Un accident vasculaire cérébral (AVC) est une perturbation de la circulation sanguine au niveau du cerveau. Il est généralement le résultat d’un caillot qui obstrue le passage du sang dans un vaisseau, mais peut aussi être provoqué par la rupture de l’un de ces derniers.»

Dans les jours qui suivent son accident, le cauchemar commence pour Alicia: «La douleur s’est propagée jusque derrière mon oreille droite. J’avais des vertiges, je me sentais faible et confuse», raconte l’étudiante. Les signaux d’alerte d’un AVC sont multiples: «Il provoque des perturbations différentes selon la région du cerveau touchée, mais on peut lister une faiblesse de l’hémiface ou d’une moitié du corps, des troubles de la parole et de la vue, de violents maux de tête et une perte de l’équilibre», énumère le médecin.

Agir vite

Alicia, pensant souffrir d’une commotion, finit par appeler la centrale qui lui commande de se rendre à l’hôpital. «Je ne savais pas s’il était légitime pour moi d’y aller en ces temps de Covid-19, mais je m’y suis résignée. Ils m’ont fait passer une IRM et bingo: j’avais une thrombose!» s’exclame-t-elle, s’estimant chanceuse d’avoir été bien prise en charge et que l’épidémie n’ait pas paralysé les services d’urgence.

Quel que soit l’âge du patient, un AVC nécessite une intervention rapide: «Le traitement de revascularisation le plus efficace s’administre sauf exception jusqu’à 4 h 30 après l’accident et en cas de thrombectomie mécanique, jusqu’à 9 h après l’attaque. Passé ce délai, il faut se tourner vers d’autres méthodes, le risque étant que la zone du cerveau touchée soit déjà morte», souligne le Dr Medlin.

Alicia a donc frôlé le pire: «On m’a gardée sous surveillance continue pendant trois jours. J’étais perfusée, couverte d’électrodes, on prenait constamment ma pression et on me faisait régulièrement des prises de sang», se rappelle-t-elle. Finalement, la jeune femme peut rentrer chez elle, avec comme traitement des anticoagulants, un suivi régulier et de nouvelles habitudes.

Le phénomène est moins rare qu’on ne se l’imagine et on constate une augmentation du nombre d’AVC chez les jeunes, due aux modes de vie contemporains. «Les facteurs de risque sont la cigarette, les contraceptifs oraux, le manque de sport et une mauvaise alimentation qui peuvent accroître l’hypertension artérielle», affirme le Dr Medlin. Un message bien reçu par Alicia: elle a arrêté de fumer et de prendre la pilule.

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