EMILIA ASTORINA

ETUDIANTE EN HISTOIRE DE L’ART, 25 ANS

«Si je ne veux pas d’enfants, c’est avant tout parce qu’il me semble difficile de concilier maternité et vie professionnelle. A moins de travailler à 30%, ce qui n’est plus vraiment réalisable à l’heure actuelle, il me paraît compliqué de s’occuper d’un enfant si l’on souhaite faire pleinement carrière. Personnellement en tout cas, je ne m’en sens pas forcément apte. De plus, si je décide d’avoir un enfant, je ne voudrais pas qu’il soit tout le temps à la crèche, ni qu’il passe au second plan parce que je souhaite tout d’un coup avoir des moments de libre pour moi. Je ne me vois pas appeler un baby-sitter à la moindre occasion, comme ce que j’ai pu observer à plusieurs reprises autour de moi. J’aimerais pouvoir toujours faire au mieux pour lui. Enfin, sur le plan physiologique, la grossesse ne me fait pas particulièrement envie, sans parler des risques que cela comporte au niveau de l’accouchement.»

 

IRIS*

«A chaque fois que je me projette, je me vois sans enfants. Mon entourage me dit que c’est normal de penser de la sorte, que je suis encore jeune et qu’avec le temps, ça changera. Mais ça fait depuis quelques années que j’en ai le cœur net: je ne veux pas d’enfants. Les gens comprennent assez bien mon choix, même si cela suscite parfois des questionnements. Se marier, fonder une famille, avoir un enfant, c’est vu comme la finalité de la vie. Même s’il est gentiment en train de se déconstruire, ce modèle est encore très présent dans la société. Ce n’est cependant pas ce dont je rêve pour mon futur. Je ne me sens d’ailleurs pas capable d’assurer le rôle de mère. Etre responsable de la vie d’un autre être humain, veiller à ce qu’il grandisse dans les meilleures conditions? Je ne pense pas avoir les épaules. Avec la situation actuelle, notamment la surpopulation, cela me dissuade encore plus.»

 

SIMONE*

«Vu l’état actuel du monde, je ne sais pas si ça vaut la peine d’avoir des enfants. Les choses empirent de jour en jour et selon les rapports scientifiques, ce n’est pas près de s’améliorer. Je pense à la crise climatique, mais aussi au système dans lequel on vit, qui est au bord de l’effondrement. Ce n’est pas un milieu convenable pour accueillir de nouvelles personnes. Je ne souhaite dès lors pas infliger ça à quelqu’un. Parmi les autres raisons qui font que je ne veux pas d’enfants, il y a aussi le fait d’être enceinte. Ça m’a l’air d’être la pire chose au monde! Les gens en parlent comme d’une étape de vie magnifique, mais moi, je pense au traumatisme que c’est sur nos corps. C’est tout de même une horreur. Si je sens malgré tout que j’ai la force et de l’amour à donner, je considérerai un enfant qui en a besoin et qui existe déjà. L’adoption est davantage en accord avec mes convictions.»

*Prénoms d’emprunt