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En Arctique pour le climat

Cinq jeunes Suisses ont pu rendre compte des changements climatiques

L’équipage du San Gottardo au complet avec, debout à gauche, Antoine Carron, puis au premier rang, de g. à dr.: Janine Wetter, Tessa Viglezio, Joëlle Perreten et Jasmin Huser. © DR
L’équipage du San Gottardo au complet avec, debout à gauche, Antoine Carron, puis au premier rang, de g. à dr.: Janine Wetter, Tessa Viglezio, Joëlle Perreten et Jasmin Huser. © DR

Théophane Trojniar et Louis Rossier

Publié le 04.09.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Environnement » «Le job d’été le plus cool du monde.» C’est ainsi qu’était présenté le Swiss Arctic Project, auquel ont participé durant l’été cinq jeunes Suisses, âgés de 19 à 22 ans. Cool, signifiant «frais» en anglais, était peut-être à prendre dans son acception originelle: du 16 juillet au 7 août, ils étaient invités à découvrir l’archipel de Svalbard, situé à 700 kilomètres au nord des côtes norvégiennes. La mission qui leur a été confiée était de rendre compte des effets du réchauffement climatique.

A une telle latitude, touristes et habitants sont soumis à un climat arctique. «La nuit comme nous la connaissons n’existait pas. On dormait entre trois et quatre heures sur les ponts inférieurs du bateau», raconte Tessa Viglezio, âgée de 21 ans et étudiante en biologie à l’Université de Neuchâtel. Sur ces terres norvégiennes, le soleil flotte au-dessus de l’horizon d’avril à fin août.

Expérience saisissante

Après un atterrissage à Longyearbyen, centre administratif de l’archipel, Tessa Viglezio et ses quatre camarades ont embarqué à bord du San Gottardo pour une croisière plutôt rafraîchissante. Avec eux, quatre journalistes, en plus de l’équipe composée du capitaine, de sa femme et de sa fille. «Nous avons prélevé des échantillons du sol pour des universités, mesuré le parcours des oiseaux pour suivre leur évolution et réalisé des interviews avec des habitants et des scientifiques vivant au Svalbard», détaille Joëlle Perreten, étudiante en sciences de l’environnement à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), âgée de 22 ans. Les cinq heureux élus étaient également chargés de communiquer allègrement sur différents réseaux sociaux pour accomplir un travail de sensibilisation.

Si loin au nord, les effets du réchauffement climatique sont directement perceptibles. «Nous observions un glacier et, tout à coup, une énorme paroi de glace s’est détachée. C’était très impressionnant», se souvient Joëlle. Similairement, Tessa Viglezio ne s’imaginait pas pouvoir constater de visu les impacts des changements climatiques. A cet égard, la Tessinoise évoque notamment des pluies diluviennes. «Les locaux nous ont confié n’avoir pas connu de telles précipitations depuis vingt ans», indique la jeune femme.

Le voyage fut aussi pour ces étudiants l’occasion de faire une expérience d’autonomie. «Aucun scientifique n’est monté à bord avec nous», explique Tessa Viglezio. En revanche, les candidats sont passés par une préparation rigoureuse en amont. «Nous avons même effectué des séances de tir à balles réelles», raconte l’étudiante, soulignant la dangerosité de l’environnement dans lequel ils évoluaient. Le célèbre glaciologue Konrad Steffen a également rencontré l’équipage pour lui prodiguer des conseils. «Mais c’était surtout un travail de sensibilisation, nous ne nous attendions pas à faire des découvertes majeures», affirme Tessa, qui analyse maintenant les prélèvements récoltés durant le voyage. Interrogée sur ses résultats, elle sourit: «J’ai peut-être découvert une nouvelle espèce de protiste, un micro-organisme.»

> www.swissarcticproject.org

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