Entre le dragon et la girafe, j’ai fait mon choix
Temps de lecture estimé : 2 minutes
Coup de cœur » Les alertes au spoil se multiplient et les gens s’épuisent à critiquer les séries télé. Mais dans mon coin, je suis tranquillement fascinée par la beauté de la nature.
Des statistiques inventées par mes soins le prouvent: seuls 3% de la population ne regardent pas au moins une célébrissime série télé au budget astronomique et aux épisodes longs comme une comédie romantique. Ce chiffre ne vous surprend certainement pas. Vous êtes sûrement en train de vous demander: «Comment a-t-elle pu manquer Game of Thrones?»
Ce qui va suivre risque de vous faire hausser les sourcils de plus belle. Je n’ai même pas essayé. Si au moins j’avais tenté le coup et je n’avais pas accroché, je n’aurais pas d’excuse. Mais non, je n’ai juste pas pris la peine de me lever à 3 heures du matin pour voir des gens se faire trancher la gorge. Désolée, en huit saisons, je n’ai pas craqué.
«Merci, vous dites-vous, mais ça ne nous dit pas comment vivre sainement, comment maintenir une vie sociale normale.» Mon secret? Cinq fruits et légumes par jour. Et surtout, au lieu de Game of Thrones, j’ai écouté de la musique, visité des musées d’art, lu des livres, bref, je me suis cultivée. Et dans cette optique, je me suis mise à regarder des documentaires animaliers.
Riez tant que vous voulez, mais pendant que vous pleurez la mort soudaine d’un personnage secondaire, je verse une larme devant la naissance d’un girafon. Salivez devant les courbes voluptueuses d’Emilia Clarke ou celles de Kit Harington et je m’émerveille devant madame ourse polaire, séductrice de choc. Des girafes et des ours polaires, on n’en croise pas tous les jours, mais quand on parle à table de l’accouplement des baleines, on attire autant l’attention que quand on jure sur la fin scandaleuse d’un épisode.
Vous me parlerez dragons, je vous imiterai la danse de l’oiseau du paradis. Vous me raconterez le scandale du gobelet de marque sur la table médiévale à côté de la tête de porc aux pruneaux, je vous expliquerai comment les fourmis élèvent des papillons, de la larve à l’adulte. Vous m’apprendrez que la blonde qui a couché avec le méchant est en réalité la sœur du gentil qui s’est allié avec le chef… Je vous écouterai poliment, avec le calme du lion attendant son festin. Mais sachez qu’en réalité, je m’en battrai les ailes d’ara rouge.
Margot Knechtle