La Liberté

Etre une femme 
dans un sport de combat

Delphine 
a du plaisir à combattre aux côtés de ses coéquipiers masculins, malgré leur côté parfois blagueur 
et taquin. © Kessy Dieu
Delphine 
a du plaisir à combattre aux côtés de ses coéquipiers masculins, malgré leur côté parfois blagueur 
et taquin. © Kessy Dieu
Publié le 20.06.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ton sport! » Delphine Spenner, 19 ans, collégienne à Fribourg, parle de son ressenti en tant qu’adepte du jiu-jitsu brésilien, un sport peu prisé par les femmes.

J’ai toujours voulu faire un sport de combat, histoire de savoir me défendre. A la base, je me destinais plutôt au judo, étant donné que mon père en avait déjà fait. Je me suis finalement décidée pour le jiu-jitsu brésilien, que j’ai pu découvrir pendant les journées sportives de mon collège.

Je dois avouer que j’avais certaines appréhensions avant de commencer ce sport, jugé plutôt «masculin». J’avais peur de ne pas être à la hauteur physiquement ou d’être mise de côté. Lors des premiers cours, j’étais un peu gênée de faire certaines prises. Au jiu-jitsu brésilien, il est fréquent d’être plaqué au sol, et donc, de se retrouver sous une autre personne. Cela peut être embarrassant, lorsqu’on est l’une des seules femmes. Aujourd’hui, ce sentiment de gêne s’est dissipé. Je sais que je ne suis là que pour le sport. A présent, je trouve même motivant d’avoir des coéquipiers masculins, car cela me pousse à dépasser mes limites. D’ailleurs, m’entraîner avec eux me prépare aussi à la réalité. Je saurai en effet comment réagir face à un agresseur physiquement plus imposant que moi.

Hormis la forte présence masculine, je pense que le jiu-jitsu peut déplaire aux femmes à cause de son côté physique. Certaines d’entre elles ne souhaitent peut-être pas se donner au point de suer à grosses gouttes. Le jiu-jitsu brésilien nécessite également que l’on soit prêt à avoir mal. Il n’est pas rare de sortir des cours avec des bleus, ce qui peut freiner un bon nombre de personnes. Grâce au jiu-jitsu brésilien, j’ai maintenant plus de facilité à m’imposer. Je me sens également davantage en sécurité lorsque je rentre le soir. Ce sport, en plus de me permettre d’avoir une bonne hygiène de vie, m’apprend à être plus patiente. Cependant, le jiu-jitsu brésilien représente avant tout un avantage pour évoluer dans la police, une institution pour laquelle j’aimerais travailler plus tard.  Kessey Dieu

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