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Etre végétarien, c’est tendance

Page Jeunes - Consommation Une nouvelle vague frappe les habitudes alimentaires ces derniers temps, et avec de plus en plus d’importance: le végétarisme. Analyse du phénomène.

Les restaurants proposant de la nourriture végétalienne se multiplient, surtout en Suisse alémanique. © Inès Conti
Les restaurants proposant de la nourriture végétalienne se multiplient, surtout en Suisse alémanique. © Inès Conti

Inès Conti

Publié le 05.09.2014

Temps de lecture estimé : 3 minutes

«Quand j’étais petite, je ne mangeais pas de viande car ma maman m’avait dit que c’était des animaux. En grandissant, je me suis interrogée sur le bien-fondé de ce principe, qui est devenu une habitude. En me renseignant, j’ai compris pourquoi je faisais ça.» Camille, 18 ans et étudiante au Collège Sainte-Croix, ne mange pas de viande depuis sa tendre enfance. Plus surprenant encore: elle est devenue végétalienne depuis deux ans, c’est-à-dire qu’elle n’absorbe plus de produits dérivés des animaux tels que les œufs, les produits laitiers, le miel.

A ses yeux, refuser de manger de la viande découle d’un véritable questionnement sur la nature en général. «Nous ne sommes pas supérieurs aux animaux, je ne comprends pas pourquoi nous nous permettons d’en manger», justifie- t-elle. Même si sa détermination est ferme et ses explications convaincantes, beaucoup ne pourraient tout simplement pas renoncer à un filet de bœuf bien tendre ou à une grillade entre amis. Comment se fait-il que le végétarisme ait atteint une telle cote de popularité?

Un phénomène de mode

De nombreuses stars prônent le refus de consommer de la viande. Leonardo DiCaprio et Brad Pitt clament être de fervents végétariens, tandis que Natalie Portman, elle, s’avoue végétalienne. Dans un monde plus proche du nôtre, on constate que les self-services et snacks végétaliens se mettent à pulluler un peu partout. Même le maquillage se met à la carte: les magasins Body Shop proposent une gamme de produits portant le label «vegan» (végétalien), et ce depuis longtemps: «L’idée de départ de la fondatrice, Anita Roddick, était de créer des produits cosmétiques sans test sur les animaux et sans ingrédient d’origine animale. Du coup, les produits végétaliens correspondent parfaitement à notre philosophie d’entreprise», explique la manager en marketing de Body Shop Suisse. Un autocollant vert désigne les produits végétaliens, et ce label se retrouve toujours plus fréquemment dans les restaurants.

Un régime sans danger?

Le Body Shop constate aussi une demande toujours plus grande pour ses produits végétaliens. La protection des animaux prend de plus en plus d’importance. Mais une question reste au centre des débats: n’est-ce pas dangereux pour l’organisme de bannir la viande et le lait?

«Je n’ai jamais eu de carences, j’ai au contraire l’impression de vivre très sainement et en accord avec la nature», explique Camille. D’après l’Association suisse pour le végétarisme, la carence en protéines entraînée par une alimentation végétarienne n’est qu’un mythe. Pour mener un régime végétarien à bien, il suffirait de manger varié, et des aliments non transformés, en évitant aliments en boîte et additifs chimiques. Des propos rassurants, mais la majorité de la population reste omnivore. L’enseignement public confie encore un étage de la pyramide alimentaire à la viande, et les campagnes de santé continuent à inciter à manger de tout, y compris la viande. Sauver les animaux au détriment de ses papilles gustatives, ou continuer selon le modèle omnivore, difficile de déterminer à terme quel parti l’emportera. Une chose est sûre, une vague de questionnement secoue la planète.

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