La Liberté

«Expérimenter l’autre»

Qu’on suive les sentiers battus ou non, voyager n’est pas une simple question de changement de décor, mais revêt aussi une dimension sociale

«Il faut apprendre à faire face à un milieu qui nous est inconnu», confie Romain Michel. © Kimy Dieu
«Il faut apprendre à faire face à un milieu qui nous est inconnu», confie Romain Michel. © Kimy Dieu

Kimy Dieu

Publié le 27.05.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Evasion » A l’approche des beaux jours, songer à découvrir une nouvelle culture et aspirer à de nouveaux horizons posent l’amorce d’une envie de voyager. Pris sur un coup de tête ou mûrement réfléchi, c’est avant tout un besoin de changer de quotidien qui nous pousse à éprouver ce sentiment d’évasion, voilà ce que nous explique Andrea Boscoboinik, maîtresse d’enseignement en anthropologie sociale, à l’Université de Fribourg. «A l’image des fêtes, les voyages sont un bon moyen de nous ressourcer et de nous redonner la force de poursuivre notre routine.»

Un avis que partage aussi Romain Michel, étudiant en anthropologie. Plus qu’une façon de briser notre quotidien, le voyage apporte, selon lui, une véritable ouverture d’esprit. «On repousse nos frontières au niveau géographique, mais aussi au niveau mental. On fait des rencontres, on goûte de nouvelles saveurs, mais surtout, on est confronté à de nouveaux points de vue, qui influencent notre façon de penser. Voyager, c’est expérimenter l’autre.»

«A l’image des fêtes, les voyages sont un bon moyen de nous ressourcer et de nous redonner la force de poursuivre notre routine.»
Andrea Boscoboinik

Une expérience dès lors des plus enrichissantes et qui s’ajoute à l’accomplissement d’une vie. En effet, voyager relève d’un défi: sortir de sa zone de confort! «Il faut apprendre à être autonome, faire face à la barrière de la langue et aux imprévus, le tout dans un milieu qui nous est inconnu. Il peut se dégager une certaine fierté d’avoir réussi à surmonter tous ces obstacles», confie-t-il.

Entre voyage et tourisme

Qui dit voyage ne dit pas tourisme. Une subtilité que souligne Andrea Boscoboinik. «Un voyageur, c’est celui qui part sans savoir quand il rentrera. Il se laisse guider par ses découvertes, ses expériences et ses rencontres, qui le mènent à vagabonder d’un lieu à l’autre.» En suivant cette approche, le voyage offre donc mille et une façons d’être abordé. «Visiter un musée, voir des objets, ou encore goûter des plats typiques sont des manières de se projeter dans une autre culture», déclare Romain Michel. Toutefois, tous deux s’accordent à dire que sentir les distances constitue une part importante d’un périple. «Expérimenter de façon concrète les décors et la passion des gens qui font tout l’intérêt de notre voyage reste primordial», précise l’étudiant.

«Expérimenter de façon concrète les décors et la passion des gens qui font tout l’intérêt de notre voyage reste primordial.»
Romain Michel

Finalement, il serait faux de penser que le voyage s’assimile à un simple tourisme à la carte. «Tout doit être «instagrammable» pour certains», plaisante Andrea Boscoboinik. «Pour d’autres, le voyage représente un rite de passage vers un nouvel avenir, et pour certains encore, c’est une réelle envie de découverte qui les pousse à entreprendre un voyage» explique-t-elle. Qu’il s’agisse donc de petites distances aux kilomètres, pour une quête du soi ou le simple plaisir de changer d’air, jouer au globe-trotteur se fait avant tout selon les goûts de chacun.

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